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JUDICATOR - King Of Rome (2012)
Par JEFF KANJI le 15 Août 2017          Consultée 1364 fois

JUDICATOR est un duo américain né de l'envie de Tony Cordisco (tête pensante de PROJECT: ROENWOLFE) et de John Yelland (DISFORIA) de monter un projet commun, où le Power européen de leurs influences aurait tout loisir de s'exprimer. Comme les Américains ne font pas les choses à moitié, un premier album est très vite écrit, combinant les talents de multi-instrumentiste et de programmeur de Tony avec le talent vocal d'un John plutôt versatile, capable de lorgner par moments vers le meilleur d'un Hansi Kürsch ou d'un Lars F. Larsen, pas des petits joueurs.

Quant à trouver une thématique, JUDICATOR va sur ses deux premiers albums se plonger dans la fascinante histoire européenne et particulièrement celle du XIXème siècle en racontant la vie de Frédéric Le Grand (ce sera pour "Sleepy Plessow" sept mois plus tard) et les derniers mois de l'épopée napoléonienne, dans un duel de deux grands hommes, Bonaparte d'un côté et Arthur Wellesley, duc de Wellington, qui aura la perte de l'empereur, de l'autre.

Et d'ailleurs, il est remarquable qu'un premier album, qui tente le concept historique, démarche aussi ballsy que casse-gueule, soit aussi soigné au niveau des textes - je tiens à le signaler - le tout évitant soigneusement de nombreuses erreurs historiques, auxquelles les Américains nous ont d'une manière générale habitués. Attaquant tambour battant par le retour triomphal de Napoléon à Paris après son exil à l'île d'Elbe, venant contester le pouvoir de l'inutile cadet de Louis XVI mis sur le trône pendant la restauration. "Rising Again" dépeint à merveille la facette la plus mégalomaniaque de l'Empereur, celle qui lui fera perdre ce réalisme et ce génie militaire qui avaient fait sa réputation aux dernières heures de la République.

On regrettera juste un décrochement un peu désarçonnant au premier abord, entre les premiers titres assez descriptifs et vus par les yeux de Napoléon, et ceux personnels servant à dépeindre des situations de guerre. Vous y croiserez les noms de Cambronne, de Ney et de Jérôme Bonaparte, dont les aventures meurtrières dans les bois de Hougoumont coûteront cher lors de la bataille de Waterloo. "Tu N'Es Pas Mort, Coquin ?", immersion dans la tête d'un soldat mourant au champ d'honneur, pourra évoquer dans sa démarche "The Trooper" de ce point de vue, et bien sûr Wellington qui endosse le rôle du gentil, s'épanchant sur le sens des guerres et toutes ces morts...

Pour animer cette thématique héroïque et guerrière, les deux protagonistes animant JUDICATOR ne vont pas lésiner sur l'énergie, la vitesse et les envolées metalliques chères à notre bon vieux Power européen. Ici les titres sont majoritairement speed, remplis de riffs costauds (bien que manquant singulièrement d'originalité) et mélodiques, menés pied au plancher, les dix titres, qui explosent en un final fleuve de dix minutes, sont là pour nous montrer de quoi le duo est capable.

Comme toute jeune formation, JUDICATOR montre cependant ses limites, avec un chant à l'interprétation encore hésitante d'un John Yelland âgé de seulement 22 ans et dont les lignes ont tendance à suivre un peu trop systématiquement les riffs de Tony Cordisco. Et l'album ne démarre véritablement qu'au troisième titre, plus nuancé, qui montre la capacité de John Yelland à proposer des parties calmes, contrastant avec le Heavy guerrier rugueux pratiqué la plupart du temps. Mais globalement, l'énergie déployée par le groupe a tendance à s'étioler par manque de recul. Les titres pourraient la plupart du temps être plus compacts, moins s'éterniser sur des rythmes monotones, malheureusement rigidifiés par la batterie programmée.

Donc vous vous doutez bien, l'influence d'Hansi Kürsch sur le chant et de ses comparses sur l'écriture fait partie de l'ADN de John. Et pourtant, à l'image de ce que j'ai un peu trop souvent lu au sujet d'ORDEN OGAN, il ne faut pas non plus s'attendre à un BLIND GUARDIAN-like. Le riffing de Tony trahit ses influences Thrash et quelque part on est plus proche de DEMONS & WIZARDS.

Néanmoins, ce premier effort est encourageant, car le duo s'avère capable d'écrire des textes sensés. Il faut encore pratiquer pour développer et optimiser la formule, ce que le groupe ne manquera pas de faire, pour afficher à l'horizon 2013 une forme olympique. Le label de l'époque, Divebomb, proposera même un bonus gratuit qui ne sera rien de moins qu'une reprise de BLIND GUARDIAN, et pour ainsi dire pas l'un des titres les plus emblématiques, puisqu'il s'agira de "The Tommyknockers", obscur filler sur "Tales From The Twilight World". C'est d'ailleurs intéressant, car j'ai été sensibilisé au travail de John Yelland via une autre reprise, "When Sorrow Sang", l'un des brûlots les plus furieux de "Nightfall In Middle Earth", avec son groupe DISFORIA. Donnez une chance à ce disque, qui pourra se montrer particulièrement décourageant sur les premières pistes, pour se bonifier quasi constamment au fur et à mesure.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Tony Cordisco (basse, programmation)
- John Yelland (chant)
- -
- Chad Anderson (chœurs)
- Justin Trombetti (chœurs)
- Bryan Edwards (chœurs)


1. Rising Again
2. Into The Sea Of Bayonets
3. Backs Against The Wall
4. King Of Rome
5. Hougoumont
6. Tu N'es Pas Mort, Coquin ?
7. The Iron Duke
8. Elan
- Digital Bonus Track
9. The Tommyknockers [blind Guardian]



             



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