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2015 Encenathrakh

ENCENATHRAKH - Encenathrakh (2015)
Par POSITRON le 2 Juillet 2017          Consultée 1045 fois

Il est amusant de constater comme toute une frange du Metal traite le Jazz comme une forme de noblesse. Comme des petits-bourgeois en quête de lignage, nombre de groupes et groupies plus ou moins intellos se vantent du plus petit lien généalogique avec le Jazz, que ce lien soit un jeu de cymbale, quelques secondes de chabadas, une basse émancipée ou un jeu lead qui ne soit ni néoclassique, ni pentatonique, ni bordélique. Ni merdique aussi. Aussi est-ce amusant de constater combien lorsque des musiciens plus ou moins issus du Jazz, que ce soit dans leur éducation ou dans leur carrière professionnelle, se penchent sur le Metal, ceux-ci ne se préoccupent en rien de cette image de classe et d'élégance que possède le Jazz auprès du grand public, recherchant au contraire l'hideux ou l'abrasif : par exemple John ZORN ou SHINING, ou même ce brave Hellhammer qui après tout écoutait et jouait du Jazz avant de commencer sa carrière.

Cela représente sans doute une petite part du plaisir contre nature que je ressens à l'écoute de ce self-tilted nommé d'un nom si abscons que je l'ai déjà oublié et vais tenter de m'en passer.

Alors certes Jazz c'est aller un peu trop loin. Pourtant Weasel Walter est connu, outre sa participation à BEHOLD THE ARCTOPUS, pour ses travaux dans le Free Jazz ou l'Avant-Jazz – il témoigne d'ailleurs dans une formidable interview que vous trouverez à la fin de la chronique d'une certaine difficulté à se faire accepter à la fois comme batteur de "Jazz Extrême" et de Metal Extrême. Jazz c'est aller un peu trop loin car en réalité ce qui est mélangé ici avec le Death Metal le plus brutal c'est de la Free Improvisation – dont l'histoire est fortement associée au Free ou à l'Avant –.

Un nom transparent : l'improvisation libre. Aucune composition, aucun tempo prédéfini, pas de grille d'accords, pas de thème, souvent mais pas toujours bruitiste, l'improvisation libre est un genre qui va de l'effroyable à l'étrangement merveilleux, auquel je ne connais à peu près rien si ce n'est quelques disques et quelques passages célèbres dans de la musique un poil plus "populaire" (du calme) et accessible, par exemple la seconde partie de "Moonchild" du grand KING CRIMSON(*).

Toute personne ayant un peu suivi sera éberluée devant la connerie monumentale qu'il faut pour associer l'un des genres de musique non-savante le plus extrêmement rigide et composé – le Death (Brutal) - et l'un des genres de musique les plus extrêmement libres et improvisés – la Free Impro. C'est probablement peu ou prou la façon dont s'est formé ce projet : c'est une connerie monumentale, faisons-le.

Le résultat est mitigé.

Certes le disque est un monument de sauvagerie brutale, chaotique, et incompréhensible à faire débander LAST DAYS OF HUMANITY qui finalement n'est pas très loin du résultat final. Mais il n'est rien d'autre. Oui l'interplay, la façon dont le kit électronique aux amphétamines, la guitare déchiquetée et le growl caverneux et visqueux peu avare en effets vocaux Lord-Wormesques improvisent ensemble un maximum de violence dans un minimum de temps est intéressante, parfois étonnante. Mais c'est tout. C'est donc que je ne trouve de qualités en cet album que son côté expérimental, sa shock value. Et si son écoute me divertit encore alors que j'écris cette chronique je dois m'attendre à une durée de vie courte et à un album qui ira pourrir dans les confins de mon disque dur.

C'est alors avec appréhension que la fin de la chronique approchant je dois envisager la note. ENCENATHRAKH (j'ai craqué) est-il un projet vain ? Peut-être, oui. Encore qu'il faut bien admettre que confronté à ce genre d'objet les voies du jugement sont impénétrables à moins d'être un peu trop pervers. Alors je devrais me montrer très sévère et n'offrir au groupe qu'une seule étoile. Pourtant voyez la note : oui ENCENATHRAKH n'a pour moi d'attrait que le choc éphémère qu'il représente. Mais pourtant quel choc : cela mérite bien une étoile supplémentaire.
_ _ _ _

Une très intéressante interview du batteur ici :
http://www.heavyMetalbebop.com/post/22689932053/7-weasel-walter

(*)Toute personne me démontrant dans les commentaires que ça n'est pas de la Free Impro gagne dix points de snobisme et un bisou sur le front si l'explication est claire.

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   POSITRON

 
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- Colin Marston (basse)
- Weasel Walter (batterie)
- Mick Barr (guitare)
- Paulo Henri Paguntalan (guitare, voix)
- Nigel (blowtorch)
- Rick (chainsaw)
- Vito (bile)
- Coward (drill)


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