Lorsque j’ai posé mes yeux pour la première fois sur la pochette d’"All The Right Reasons", je me suis dit que NICKELBACK devait vraiment aimer les voitures puisque se n’était pas la première fois qu’ils utilisaient ce type de visuel. Cette réflexion m’a rappelé l’infâme "Curb" et de sa route asphaltée en guise d’image. À cette époque, les Canadiens jouaient du Grunge de troisième classe en singeant le père Cobain de façon gênante. La crainte s’est rapidement emparée de moi et je me suis dit qu’ils avaient recommencé à produire de la merde dont tout le monde se foutait. Puis, je me suis vite souvenu que Chad Kroeger avait vendu son âme (à un bon prix, faut-il le souligner) aux compagnies de disques et produisaient maintenant des compositions aussi lisses qu’un poil de cul. Le résultat sur ce disque allait donc être dans la même ligné que "Silver" et "The Long Road".

Alors oui, effectivement, on a droit à la même routine, à ce même son stérile et revu depuis une éternité. Les airs d’ascenseurs sont de retour dans la mêlée, mais il y a tout de même un peu de positifs parmi tout ça. Car oui, il y a un du changement sur la galette. La diversité n’avait jamais fait parti du groupe auparavant, les chansons ayant plus ou moins le même style et la même longueur (trois à quatre minutes environ). Ici, on a droit à quelques titres un peu plus nerveux avec "Follow You Home" ou "Animals". Bien sûr il ne s’agit pas de morceaux agressifs, mais bien de titres un peu plus « punchés » qui permettent une petite brise d’air fraîche dans cette mer de déjà-vu. Les titres taillés pour la radio sont évidements présents avec "Photograph", "Savin’ Me" et bien sûr "Rockstar" que vous avez sans doute déjà entendu des milliers de fois sur les chaînes de musique. Je dois admettre que ce trio tire tout de même bien leurs épingles du jeu, étant très accrocheurs et plaisant à écouter, et ce même après plusieurs reprises, une rareté avec ce groupe qui mérite d’être mentionné. J’aime particulièrement la mélancolie qui se dégage d’un morceau comme "Photograph", rappelant nos souvenirs de jeunesse et la nostalgie qui l’accompagne.

Pour le reste, on a droit aux mêmes ritournelles que d’habitude : du rock Grungy bien gentil que votre tante Ginette devrait quand même apprécier. Il n’y a pas de prise de risque, c’est toujours les mêmes titres, mais interprétée de différentes façons. C’est dommage, surtout que l’on avait entraperçu un semblant de lueur après les morceaux un peu plus nerveux. Pourtant, il n’en est rien et NICKELBACK se referme comme une huître sur leurs vielles habitudes.

Il est décevant de voir un groupe qui avait le potentiel de faire un album solide sans pour autant renier leurs origines revenir à leurs mauvaises habitudes aussi rapidement. On sentait que les Canadiens avaient un peu plus de mordant, sans toutefois en oublier leurs objectifs et leurs besoins popularité. Pourtant, NICKELBACK revient au point de départ avec des sonorités entendues mille fois au cours des dernières années. Ils redeviennent donc le groupe dont tout le monde se moque. Dommage, dommage de voir un certain potentiel partir en fumée. C’est la vie, on n’y peut rien.

Titre préféré : "Photograph".