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1986 Sin Will Find You Out

ORIGINAL SIN - Sin Will Find You Out (1986)
Par CITIZEN le 10 Octobre 2016          Consultée 1425 fois

Faut croire que VIRGIN STEELE avait vraiment des emmerdes dans les années 80s. En effet, l’équipe est alors sous pression de managers qui lui imposent de faire des albums one-shot pour éponger leurs dettes, son guitariste Pursino et le bassiste Joe O’Reilly s’entourant alors de potes pour pas moins de trois projets différents… dont ce ORIGINAL SIN, dont l’enregistrement aurait pris deux jours, et pour lequel le groupe (comprenant également le chanteur de VS à la production), contrairement à la rumeur que le projet aurait été assemblé pour se faire des thunes à peu de frais, ne touchera pas un centime.

Et si les compères disposaient d’une imagination débordante en ce qui concernait l’imagerie utilisée par ces groupes, qui occupent tout le spectre entre l’épique, le commercial et l’underground mystérieux et non moins ultra racoleur, il faut dire que pour ce qui est de la musique ceux-ci faisaient preuve de nettement moins de goût pour l’expérimentation puisque l’ensemble des groupes (ou plutôt des one-shot sortis sous ces différents noms et avec des line-up sensiblement mouvants) fondés à côté de leur engagement principal relèvent exactement du même style où l’on reconnaît le jeu rapide et agressif de l’homme avant tout, les différences relevant uniquement des gimmicks employés par chaque groupe ! Des side-projects qui ne sont donc pas l’occasion de faire dans l’exotisme ou de prendre des risques à côté d’un groupe majeur mais ne peuvent être considérés que comme des distractions faites un peu par-dessus l’épaule, mais non moins intéressantes cependant pour qui aime ce style précis.

En effet, on peut voir ces 3 albums (le deuxième PILEDRIVER/ORIGINAL SIN/EXORCIST) comme les 3 versants (huh) de la même pièce, frappée du Metal du même carat forcené. Avec ORIGINAL SIN, le lineup fictif comprend trois pulpeuses jeunes femmes dont l’une qui s’occupe des vocaux est en réalité la sœurette de David DeFeis (ah, si la mienne était aussi réceptive au Hard !). La musique a été composée indépendamment du line-up assemblé et malgré ce genèse complètement à l’arrache (seul EXORCIST fut envisagé comme un vrai groupe, bien qu’il se soit cassé la gueule instantanément), quel dynamisme, quel emport, Pursino tisse le metal comme s’il coulait tout seul, tel le sang fluidifié par une gorgée de Kronenbourg chaude !

Au reste, le groupe ne fait pas preuve de plus de créativité qu’il n’en est strictement nécessaire dans les drums, tapis épais de grosses caisses tchoukatchoukaesques et écrin de riffs saisissants et beaucoup plus evil que cette pochette (digne des bacs d’arrières fonds d’invendus depuis 1990 chez OCD, mais putain T.I.T.S !) ne le suggère. On peut même proclamer que la voix féminine est en fait le seul gimmick parfaitement original qui distingue le groupe de ses deux frangins parce que tous les autres gimmicks "evil" se retrouvent sur cet album. Les sorcières sont définitivement là (une première chanson précédée de succubes qui essayent de vous rendre fou à coups de syllogismes infernaux) et on ne comprend pas trop comment cet album s’est retrouvé affublé d’une pochette aussi hors-sujet.

Cela dit j’aime bien la voix de la chanteuse, qui n’est pas très bien timbrée ni très impressionnante et parfois très en retard sur des rythmes frénétiques (donnant l’impression de faire sa partition selon son caprice) mais qui, froide et hautaine, fait davantage une impression de dominatrice vicieuse qui vous dicte des commandements, à la différence des autres projets de Pursino/O’Reilly/De Feis qui évoquaient des ambiances purement evil sur des titres comme "Executioner".

Les chansons linéaires et écrasantes aux solos ma foi très brusques et très bien calés mais auxquels il manque juste un surcroît d’imagination ou quelque chose comme une coupure plus tranchée avec le reste du morceau, bref, justement… du vice ! Le bon côté dans ce cassoulet linéaire et amphétaminisé c’est cette basse sombre et enfumée qui cogne cogne et cogne et ces sonorités de fonds des oubliettes de tous les instants (pensez "Show No Mercy", pensez-y très fort, mais aussi le speed inflexible digne d’AGENT STEEL ou du 2ème VULCAIN), ce sont aussi ces petits bonus tels les solos de batterie en intro, ou l’interlude guitaristique hallucinant "Thunder War" qui pimentent la sauce et démontrent une créativité et un volontarisme surprenants pour un projet de ce type. La face B est cependant moins speed et n’apporte pas grand-chose d’autre pour compenser si ce n’est ces babioles accessoires.

Mais laissez-moi me lancer dans mon exercice favori et vous parler un peu des tubes de "Sin Will Find You Out". "Bitches From Hell" démarre par un riff tout nu d’une vitesse et d’une brusquerie qui me met les larmes aux yeux à chaque fois et qui me ferait me mouiller le caleçon si un groupe osait sortir un truc pareil à brûle-pourpoint sur scène (mais tous les groupes maintenant font du GOJIRA donc c’est impossible), et peu importe si les deux meilleurs morceaux (ce dernier avec "To The Devil A Daughter") se rejoignent par endroits à tel point qu’il est difficile de les distinguer. Mais quelle férocité avec cette formule de riffs bazardés en chapelets après les criaillements de la harpie de service qui vous plaque au sol comme il se doit !

ORIGINAL SIN manque un poil d’application dans son thème qui n’exploite pas à fond ce côté féminin pour créer un personnage du charisme du Piledriver, les recoupements avec les autres projets fun du même tonneau empêchent ORIGINAL SIN de tirer plus que ça son épingle du jeu. Pris pour ce qu’il vaut, l’album satisfera quelques écoutes, en s’arrêtant quelques fois de plus sur les deux chansons dont j’ai parlé et dont on regrette que le reste de l’album ne les suive pas vraiment. Enfin, pour qui préfère le Speed Metal au Power de VIRGIN STEELE on ne peut que regretter que Pursino ne se soit pas plus investi dans ces groupes conçus à la sauvette mais qui lui permettaient de secouer méchamment les fourmis rouges qu’il devait évidemment avoir dans le slip à l’époque, peut-être que s’il s’était focalisé sur un projet plutôt que de déconner sur trois il aurait pu sortir un album véritablement excellent.

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- Pandora Fox (joe o'reilly- basse)
- Cynthia Taylor (edward pursino- guitare)
- Danielle Draconis (danae defeis- chant)
- Darlene Destructo (mark edwards- batterie)


1. Conjuration Of The Watcher
2. The Curse
3. To The Devil A Daughter
4. A Slice Of Finger
5. Bitches From Hell
6. Succubus
7. Pandora's Box
8. Thunder War
9. Enchantress Of Death
10. Disease Bombs



             



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