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HEAVY METAL  |  COMPILATION

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GORGON [JAP] - Out Of The Best (heavy Metal Superstars) (2006)
Par CITIZEN le 19 Juin 2016          Consultée 2471 fois

GORGON, voilà une chro au potentiel de lecture pas terrible. Moi-même je sais plus trop comment ni pourquoi j’en suis venu à les écouter, je sais juste que leur compile s’est matérialisée chez moi il y a quelques années. Leurs splits avec SABBAT ou le fait qu’ils partagent leur nom avec un groupe de Black Metal français n’y est sans doute pas étranger, mais allez savoir ? J’ai beau chercher partout, impossible de localiser interviews, sites internet ou autres trucs qui auraient pu piquer ma curiosité pour un groupe pareil (tout juste une review de quelques lignes planquée dans un vieux numéro d’Isten zine, si quelqu’un a d’autres documents d’époque je suis intéressé). Anachronique et planqué aux antipodes (le Japon, éternelle caverne d’Ali Baba et panier de crabes métallique), plus le fait que GORGON sont sous la coupe d’HMSS, label qui semble n’exister que pour engendrer la frustration des quelques types assez maniaques pour vouloir écouter leurs releases, on n’en voudra donc à personne d’être passé à côté. Même écrire sur ce groupe fait superflu, c’est défendre par la plume un groupe consacré à la perpétuation –par la guitare- de la NWOBHM des années après que les intéressés aient déposé les armes.

GORGON c’est la NWOBHM aussi loin que possible des îles britanniques. Suffit d’avoir la foi, c’est insolite mais pas plus qu’un western choucroute sur Arte. Ils gravitant dans la galaxie des combos japonais qui créent des trucs incroyables en prenant pour source d’inspiration un univers musical très cadré (SABBAT versus VENOM, se rapporter aussi à MAGNESIUM et ABIGAIL auxquels les membres de GORGON ont pu prêter main-forte à l’occasion). De fait, la carrière de GORGON est composée en partie non négligeable d’une floppée de reprises de NWOBHM (de ceux que vous écoutez (HOLOCAUST) comme de ceux que vous connaissez sans écouter voire ceux que vous ne connaissez carrément pas (euh… BLEACH HOUSE ?)), et d’une esthétique à l’avenant (ça logote en faisant des clins d’œil à ANGEL WITCH et apparemment ça kiffe aussi RAINBOW à Chiba City). D’ailleurs les illustrations des singles donnent une bien meilleure idée de la musique que cette image cheap (pourquoi ne pas avoir choisi le poing heavy metal qui illustre le bien nommé EP "Force" ? Est-ce un moyen de ne pas faire diminuer la valeur total kvlt de ces EPs introuvables ? Ces japs font leur petit culte pépère dans leur coin et malheur à l’occidental qui s’entiche de cette scène exotique, ces releases vont vous siphonner en yens de l’équivalent de moults packs de kro, en admettant que votre facteur soit gentil et ne garde pas le paquet pour lui).

Mais il n’est pas question de ces morceaux ici, cette compilation ne reprenant que les compositions du groupe, celles qui démontrent une possession totale par ces anciens occidentaux qui détenaient les secrets du heavy metal. Tout en omettant certaines de ces compos originales apparues sur certaines des releases représentées ici, ce qui est rédhibitoire considérant le faible nombre de chansons écrites par GORGON. Donc pas de "Savage", "Shadow Of The Night", "(Heavy Metal) Force" pas plus que de "Devil’s Daughter"… A noter que depuis la sortie de cette compilation le groupe semble n’avoir composé que deux nouvelles chansons ! Contentons-nous donc de ce qu’on a sous la main.

Un matos raw, c’est le moins qu’on puisse dire. Tous les éléments d’un Heavy totalement épuré sont présents : une basse qui s’impose, des cymbales qui bavent sur tout le reste dès qu’il y a un peu d’élan, une ambiance crue et dépouillée, une cacophonie d’instruments sales et forts en compétition… un bordel monstre très répèt’, très heavy au sens plein du terme, qui vous écrabouille. Mais ce qui marque d’emblée ce sont ce vocaliste et la guitare ; les deux sont très surmixés et également aigus et âcres (ce chanteur ne peut être autre chose qu’un démon incarné dans une chèvre bourrée après un concert de Speed Metal).

C’est cette combinaison qui peut être crispante, ce duo improbable entre voix qui ferait passer Ozzy pour un mec aux sinus débouchés et guitare qui dès la première note semble être lancée dans un solo qui dure l’ensemble de l’album. Mais quel feeling chez ce guitariste, parfaitement à l’aise dans ce style sans fioritures, on a quasiment l’impression d’un groupe de session qui joue des patterns et des rythmes heavy standards simplement pour le plaisir d’avoir un maestro réinventer la mélodie heavy simple et puissante par-dessus en direct, avec toute l’élégance et l’âme du heavy dégagée par une seule ligne de guitare. Par ailleurs on ne se rappelle pas spécialement des soli tant ils semblent bien enchâssés dans un univers où les lignes mélodiques fournissent déjà toute la substance.

Jusqu’à "Eternal Light" c’est de l’excitation débridée pure en mode totalement POUNDING METAL, avant de passer à des tracks plus langoureuses. "Black Axe" représente parfaitement ce style qui voit GORGON lancé dans des chansons au tempo rentre-dedans assez invariable, un hit retro bien bourrin très saisissant, un vrai putain de don des dieux si vous me demandez, avec une voix grinçante complètement exaltée et fausse comme jamais, c’est l’enthousiasme qui prend le pas définitif sur tout le reste ! "Heavy Metal Superstar" est sans aucune doute un autre morceau très captivant (j’en veux pour preuve l’emprise que cette chanson a pu avoir sur votre serviteur pas forcément en pleine possession de ses moyens à l’occasion).

On tombe dans un registre plus délicat à la moitié de l’album avec "Lonely Man" qui se fait plus naïf, une ballade bien éraillée. Et de repartir par la suite sur des morceaux aux tempos plus raisonnables qui forment un excellent enchaînement "Drifting Away"/"Ride Like The Wind" avec encore plus d’excellence où ceux qui arrivent à démêler les lignes mélodiques pourront saisir une espèce d’atmosphère un peu distante à force d’être bombardé de réverb et de se faire cogner par une section rythmique qui peut donner l’impression de jouer dans le local d’à côté. On remarque surtout ce jeu de batterie extrêmement simpliste lors de breaks délicieux qui rajoutent une dose de chaos dans un fouillis d’instruments unanimement braillards (avec un bassiste qui peut ajouter un petit quelque chose d’âme en plus quelquefois). On a enfin droit à des pistes cachées (fioriture assez superflue sur une compile) comprenant un live et notamment le terrible (quoique mal enregistré mais pour vu la qualité du morceau GORGON s’élève au-dessus de ce débat) "Midnight Highway Rider" qui conclut le tout sur la même touche énergique.

Sans complexe, GORGON reconstitue la folie et la frénésie d’une époque de pionniers qui ne croit en rien sinon en la force du volume et de l’énergie, sans aucun artefact et armés uniquement d’un son revêche auquel même les démos de Heavy actuelles ne sont plus habituées. Vous avez compris que devant cette suprématie des éléments lourds de l’univers on ne peut pas faire grand-chose d’autre que d’agripper une guitare imaginaire et s’arc-bouter les jambes lancées dans le sol comme des fondations profondes pour encaisser la bourrasque de putain de Heavy Metaaaaal !

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- Noboru 'jero' Sakuma- Guitare (sur 1-5)
- Naoki Kudo- Guitare (sur 7-10)
- Mutsuaki Suzuki- Guitare
- Shigejuki Koide (chant, basse)
- Keni Naruse- Batterie


1. Spellbound
2. Heavy Metal Superstar
3. Bad Girl
4. Black Axe
5. Eternal Light
6. A Fool In Love
7. Lonely Man
8. Drifting Away
9. Ride Like The Wind
10. Cold Hearted Woman
11. Cold Hearted Woman (live)
12. Back Street Killer
13. Midnight Highway Rider



             



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