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2000 The End Of Forever

ATOMIZER - The End Of Forever (2000)
Par CITIZEN le 3 Mai 2016          Consultée 1072 fois

Les Australiens sont toujours là quand il faut casser l’ambiance. Même Satan c’est une distraction vaguement humoristique qui alourdit le propos et qui passe à la trappe pour les guerriers aux antipodes, qui posent le décor de leur musique particulièrement blafarde d’une simple nuke qui renvoie au kindergarten les apprentis occultistes de pacotille en maquillage et les groupes de revival Thrash Ed Repka de mauvais goût qui jouent avec cette imagerie avec un poil de second degré, entre deux passages au skate park du coin. ATOMIZER s’impose d’emblée avec la gravité nécessaire pour insuffler de la légitimité à leur propos, comme d’autres de leurs collègues issus de l’enfer terrestre qu’est le pays d’Oz pour qui 50 mégatonnes qui remplissent la couverture du cd c’est pas de l’esbroufe mais l’horizon inévitable, plus souhaité que redouté par ces mecs (probablement). Entre humour noir et nihilisme, vous savez jamais quand finit la rigolade et quand commence le bad trip dans toute cette scène.

Comme s’ils voulaient évacuer toute nuance d’enjouement, ATOMIZER ont l’allure bien blême et générique, d’un logo qui fait preuve de zéro créativité à la police précieuse décalée, le cadre blanc et la photo de groupe dans les herbes hautes au ton automnal devant un obusier, comme un croisement entre MARDUK et THE GATHERING : qu’est-ce que ces mecs ont en tête ? Musicalement ATOMIZER n’est pourtant pas du tout générique, juste peut-être dans un entre-deux plus ou moins fertile, qui parait seulement gris en regard des autres groupes de ces environs qui sont plus prompts à déballer la grosse artillerie (les S.O.L, DESTRUCTADOR SEIS SEIS SEIS, サディスティック実行 enfin bon tout le monde connaît quoi), équivalents stylistiques les plus proches qui rendent la comparaison forcément défavorable même s’il des outsiders au style différent ont des idées plus traditionnelles sur ces sujets-là (ABYSSIC HATE). D’où un groupe qui n’inspire pas trop. Mais le déploiement sans bornes vers toujours plus de Metal étant une règle inviolée j’ai néanmoins atterri sur cet album, alors hein ?

Alors c’est bien, bien mieux que sur papier. Bien que leurs influences soient évidentes ce gang sait s’ouvrir un peu plus que ses collègues et si l’inspiration vient clairement de la même source qui forge l’identité du Metal australien ATOMIZER sont moins focalisés, et curieusement refusent ainsi de jouer d’une formule jusque-boutiste qui épuise l’auditeur et noie les idées. ATOMIZER sait blacker, ou thrasher, non en fait blacker, avec feeling. Une musique aride mais tellement efficace et surtout une dynamique qu’on attend plus de la plupart des groupes de BM en roue libre, des riffs qui sonnent plus agressifs à chaque répétition et une intensité qui grossit à longueur de morceaux entre solos avortés et galopades où des riffs goûteux n’hésitent pas à venir se mettre en avant. Et une variété qui apporte son lot de friandises de morceaux en morceaux, entre litanie menaçante sur "Atomic Metal Power" et passages tout de rock’n’roll qui concurrencent les bourrasques plus froides et leurs trains de blast-beats. Et de bidouiller des voix pour faire entendre le king of evil en personne en intro/outro de "The Only Good Human" avec des sifflets et des exclamations d’enthousiasme qui instaurent une ambiance délurée et perverse, une intervention qui reflète la thématique de destruction indiscriminée plus qu’elle n’est à prendre au premier degré, ces mecs savent y faire et excusez-moi mais moi j’appelle ça un tube, bien martial et headbangable comme il faut (et il faut, oui). J’aime aussi beaucoup la texture de la guitare en général, j’ai l’impression de regarder des flammes qui courent sur un tas de décombres, c’est très cozy. D’un autre côté sur "Now That’s Fuckin’ Evil" la haine d’ATOMIZER prend corps d’une façon bien bestiale avec une accélération absolument massive où la voix de crapaud est plus revêche que jamais et des riffs tournoyants qui viennent balayer les décombres.

Sur ce premier album les Australiens pratiquent donc un Metal extrême old-school assez audible et qui se laisse guider par son concept pour explorer tous ses recoins, lents et plus dépressifs comme sauvages et débridés et livrer un album dense, cohérent et bien plus mature qu’il n’y parait tout d’abord. Mentionnons aussi que la misanthropie qui règne dans cet univers n’est apparemment pas qu’une posture puisque le batteur en exercice sur cet album, membre historique du groupe, s’est suicidé quelques années plus tard. Et bien que ce nihilisme rentre un peu dans le rang d’un Metal thermonucléaire bien cliché et qui renvoie à un sempiternel tas de groupes sans surprises, ATOMIZER a trouvé un croisement confortable où il peut riffer tranquille avec ses plans empruntés à droite et à gauche, pourvu que ça soit pas chiant et que ça fasse du boucan, en matant les bombes enfoncer Melbourne sous l’écorce terrestre l’une après l’autre et finalement, un Metal qui résiste aux catégorisations par sa pure force et sa capacité à noyer les genres dans sa marmite de décibels, on appelle ça comment ? On appelle ça du putain de Metal évidemment.

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- Jason Healey (chant, basse)
- Aaren 'suds' Suttil (batterie)
- Justin Allen (guitare)


1. Intro: The March Of Forever
2. Upon The Dying Priest I Spat
3. Now That's Fuckin' Evil
4. The Only Good Human (is A Dead Human)
5. Somebody's Gonna Die Tonight
6. Atomic Metal Power
7. Blacker Than Ever (unpure Cover)
8. The End Of Forever



             



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