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POST-BLACK/SHOEGAZE  |  STUDIO

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2010 Lost
2011 Everything
2015 The Long Goodbye
2016 Eternal

AN AUTUMN FOR CRIPPLED CHILDREN - Lost (2010)
Par LYRR le 1er Septembre 2015          Consultée 1218 fois

Perdu. Perdu dans les limbes fantasmagoriques de ses rêveries, perdu dans la vaine contemplation de son existence meurtrie. Le ciel est parsemé de nuages gris, la mer calme ; les yeux dans le vague, le vent portant les gouttes éparses d’une ondée automnale contre sa froide chair, l’on vogue vers les rivages de la solitude éternelle, là-bas, aux confins du monde, avec pour seul soutien les notes d’une mélopée empreinte d’une amère poésie. Des sons écorchés parviennent à l’oreille en vagues successives, mêlés de tintements cristallins et de hurlements lointains : ils mènent l’esprit au gré de leurs intonations, tantôt douces, tantôt rêches, vers ces horizons mélancoliques poignant entre les évanescents lambeaux de la brume matutinale.

Et ces sons parlent à l’âme : ils parlent de ce que l’océan des souvenirs cache dans ses recoins les plus sombres ; ils parlent des peurs enfouies, des angoisses refoulées, de la violence, de la haine, des passions fragiles et des afflictions ineffaçables… La musique s’insinue dans l’être, elle l’investi pour mieux le conduire dans ce voyage vers les tréfonds de l’inconscient. Elle sait muer, se transformer, s’adapter aux diverses situations en devenant plus intense ou en relâchant son emprise l’espace d’un instant. Des cordes métalliques chantent de vrombissantes mélodies éthérées, un piano aérien se révèle délicatement lorsque la tension diminue ; l’on se laisse facilement prendre par le remous incessant de ces flots musicaux. Et ces cris emplis de rage, de douleur ! Ils portent en eux la marque sanglante des peines passées.

Bercé de ces ondes sonores, l’on entre dans un état de plus en plus léthargique, ses pensées désorientées s’entremêlant dans le flou. L’on s’enfonce dans des abîmes insoupçonnés de l’être ; les couleurs s’altèrent, les sens s’engourdissent sous l’effet de cette musique évocatrice à la fois belle et fragile. Mais, au fil du temps, celle-ci montre également quelques difficultés à conserver toute sa force, prise au piège de ses propres miasmes nébuleux. Les minutes s’écoulent, l’horizon est toujours aussi indistinct, l’esprit reste toujours aussi peu clair, et l’humeur finit par passer de la mélancolie à une lasse maussaderie. Le gris du ciel ne saurait-il donc se laisser lézarder par des éclats d’azur ou des éclairs sortis de quelques ténèbres orageuses ? La mer se fait d’huile, le murmure du vent s’est tu ; loin des côtes, l’on se retrouve perdu à nouveau, mais cette fois-ci au milieu d’un calme plat. Quelques vaguelettes osent encore venir s’écraser contre l’embarcation, mais il semble que leur mouvement n’ait plus le pouvoir hypnotiseur de tantôt, car trop prévisible.

En fermant les yeux, les sensations reviennent partiellement ; mais elles ne prennent l’apparence que de pâles copies de leurs sœurs qui savaient si bien contenter les sens auparavant. Les saveurs de ces mélodies sont toujours exquises, mais elles ne varient guère ; même les plus belles œuvres ne peuvent toujours procurer la même délectation tout au long de leur cours si elles ne prennent la peine de se développer, d’évoluer. Ces mélodies, fussent-elles venues les premières, eussent-elles été appréciées sans a priori ; mais, étant venue seulement en seconde position, elles ont perdu l’avantage de l’émerveillement de la découverte. Et les fantômes de ces sons déchirés hantent l’espace, faisant montre de leurs plus beaux atours ; en vain, leurs charmes siréniens ont désormais perdu de leur magnétisme.

L’on tente alors de se réveiller, de regagner la côte ; en l’absence d’une brise suffisante, il faut alors se réduire à employer les rames pour amener l’esquif à bon port. Fort heureusement, un courant léger semble aider à la tâche et, étonnement, un rayon de soleil guide de sa lumière dorée la voie à suivre, dernier effort pour conserver l’attention de l’auditeur. L’on débarque alors sur le sable froid, la tête embrumée par ce voyage étrange, pris entre l’émerveillement et l’amertume face au spectacle qu’ont offert toutes ces mélodies aériennes. Malgré quelques doutes, il se pourrait bien que l’on en vienne à chercher à nouveau à se perdre en ces eaux-ci, car leur appel reste vif dans l’esprit, et il est si facile de céder encore aux plaisirs éphémères que peut procurer la mélancolie, quand bien même elle peut manquer de saveur sur la durée.

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- Txt (basse)
- Cxc (batterie)
- Mxm (chant, guitare, claviers)


1. To Set Sail To The Ends Of The Earth
2. Tragedy Bleeds All Over The Lost
3. A Dire Faith
4. In Moonlight Blood Is Black
5. Ghost Light
6. An Autumn For Crippled Children
7. I Beg Thee Not To Spare Me
8. Gaping Void Of Silence
9. Never Shall Be Again



             



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