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1984 Metal Inquisition
1986 Stay Ugly

PILEDRIVER - Metal Inquisition (1984)
Par CITIZEN le 17 Mai 2015          Consultée 1998 fois

Si il y avait que le Metal dans la vie, certains albums feraient figure de vraie Bible, de pierre de Rosette, de tablette de Skelos, qui en contiennent à eux seuls tous les secrets et lois immuables et vous les assènent proprement sur la gueule en une petite demi-heure à peine. Les albums qui se qualifient sont forcément ceux de figures de proue pour la plupart, mais pas que. "Metal Inquisition" est une relique d’une époque où le Metal explose en une frénésie créative, d’où une excitation collective compréhensible des hordes qui boivent les décibels, et dont on n’imagine pas qu’ils puissent être le fruit d’une autre époque. Pas de revival qui tienne, pas d’hommages non plus, "Metal Inquisition" n’est pas le résultat d’un travail de virtuoses ou d’une force créatrice indestructible, rien qu’un ramassis grotesque et jouissif d’abominations, avec la même règle qui prévaut devant un tableau blanc au mur d’une musée d’art contemporain- c’est facile à faire mais fallait être le premier. PILEDRIVER a juste osé, et avait suffisamment de gouaille et d’énergie pour faire le boulot (puis y a des gogos comme moi pour trouver que se faire brailler dans les oreilles "ALIEEEEENS RAPE THE WORLD" c’est chouette). Pour moi, PILEDRIVER c’est essentiellement l’équivalent audio des vieux films d’exploitation, on sait exactement ce qu’on doit faire et pour quel public, c’est kitsch et ça peut être fun (j’invite d’ailleurs les futurs Rohmer et Bunuel qui nous lisent à tourner un max de films de metalsploitation avec motos, jeans troués et couvents en flammes).

L’histoire réelle derrière le groupe est d’ailleurs amusante, puisqu’il s’agit essentiellement d’une collaboration montée en graine entre deux canadiens, déjà occupés par leurs groupes respectifs, pour faire un album over-the-top avec imagerie intensément SM et titres de chansons abusés, censurés aux US... Choc ! L’album marche à fond et un faux line-up inventé pour présenter une image de groupe au sens traditionnel du terme, tandis que d’autres musiciens seront invités pour contribuer anonymement sur l’album suivant, dont Edward Pursino de VIRGIN STEELE, qui à cette époque multiplie les combos montés de toutes pièces (EXORCIST, ORIGINAL SIN). Mais ces supercheries importent finalement peu, et finalement ce qu’il reste de PILEDRIVER c’est bel et bien le groupe emmené par le personnage du même nom, le gars masqué de la pochette. Côté identité bien à eux ils réussissent effectivement bien leur coup !

Avec cette genèse totalement en décalage avec le côté outrancier et sauvage revendiqué, "Metal Inquisition" fait totalement honneur à ses têtes pensantes, qui ont mine de rien bricolé une bombe atomique de Speed Metal possédé et revendicatif, très très trèèèès ancien et daté à la EXCITER mais donc d’autant plus préservé de la flétrissure du temps ! Le hit qui ouvre l’album est le seul exemple dont il est besoin, avec son rythme totalement "pounding on ze drums" et un texte à se pisser dessus dont le Piledriver rend encore plus délectables les moments les plus outranciers avec force ricanements, halètements maniaques, sans parler de son timbre et sa diction impitoyable, à tel point que pendant une première écoute le vide se fait dans votre tête et vous êtes en peine de penser autre chose que "oh merde", perso la première fois que j’ai découvert ce morceau je l’ai écouté en boucle toute la journée. Ça a beau être pince-sans-rire on ne trouve pas de paroles aussi rancunières ailleurs, ni délivrées sur un ton aussi vengeur et railleur-- (je craque) AND IF YOU’RE NOT A METALHEAD YOU MIGHT AS WELL BE DEAD ! WE’RE THE METAL INQUISITION, WE SENTENCE YOU TO DEATH… BY GUILLOTIIIIIINE (bruit de raclement sinistre). Voilà, fallait que ça sorte un bon coup, je vous garantis que vous trouverez pas une review de cet album qui ne soit pas entrecoupée par un best-of des passages les plus fendards, ce qui vaut forcément mieux que de tourner autour du pot et rend limite rédhibitoire de causer musique en plus- un tel refrain laisse peu de mystère quand à quoi peut ressembler le genre pratiqué. La première chose que font remarquer les reviews de cet album, ce sont effectivement ces lyrics outrancières, et encore quand elles ne se contentent pas juste de s’extasier sur les perles dont regorgent des chansons titrées "Sodomize The Dead" ou "Sex With Satan", pour ma part il faut un gros effort de volonté pour réussir à s’en détacher pour causer un peu plus raisonnablement, mais faut quand même s’attendre à une chronique où les extrais soudains des lyrics prennent une part plus substantielle que d’habitude.

Pas de brillant travail de guitare, point de soli qui tuent, même pas vraiment de cavalcades trop rapides ou de cris impressionnants, toute virtuosité ou subtilité mise au cachot, malgré tout l’album construit une ambiance sombre et criarde bien électrisante à coups de riffs compétents et de pilonnage frontal, où les pitreries du cagoulé font toujours merveille pour épicer le tout, le trip mégalo sur le morceau titre, le rock et monolithique "Witch Hunt", un "Sodomize The Dead" bourrin d’à peine deux minutes… On trouve même de la SF dégueulasse sur le dernier titre "Alien Rape" qui explose le thème du viol qui est j’ai l’impression l’un des rares thèmes sur lesquels on ne déconne pas trop dans le Metal en général (sauf sur les nonnes et les cadavres) et le déploie à l’échelle planétaire comme l’explique l’inutile narration introductive de ce titre, pour le coup, de huit minutes, où on écoute bouche bée un Piledriver complètement exalté qui enchaîne les clichés et les horreurs sur un rythme bien pulsant ("There’s no escape from the creatures from the skyyyyyyy..."). Tous les titres s’implantent bien dans la tête, ce qui ne suffit pas à en faire forcément des tubes, mais y a essentiellement ce premier qui est un hymne absolu et une raison valable de s’envoyer le reste dans la foulée.

Un seul mot de conclusion, faites gaffe à pas lâcher cet album dans une pile de NWOBHM mâtinée de proto-black, la masse métallique critique qui s’ensuivrait risquerait de déstabiliser l’univers connu !

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- Piledriver (chant)
- Leslie Howe (guitare, basse, boîte à rythme)


1. Metal Inquisition
2. Sex With Satan
3. Sodomize The Dead
4. Witch Hunt
5. Pile Driver
6. Human Sacrifice
7. Alien Rape



             



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