PelleK (à prononcer Pellèkay) ! Voilà un nom qui ne dit peut-être absolument rien à une partie de vous, mais qui évoque aussi pour d'autres les dizaines de vidéos YouTube de la chaîne ultra prolifique de ce jeune talent norvégien, qui s'est fait connaître sur la toile pour sa voix fantastique à l'amplitude très étendue avec notamment un impressionnant registre de voix de tête, lui donnant la possibilité d'interpréter avec brio quasi tous les standards du Heavy Speed, et devenu vocaliste des excellents DAMNATION ANGELS et QANTICE.

Mais derrière ce chanteur de talent, se cache une entité passionnée de Power Symphonique qui chérit visiblement les arrangements un peu rococo et ELFMAN-iens comme on peut en trouver en abondance chez NORTHERN KINGS par exemple, et qui sort en décembre son quatrième opus de compositions originales, l'essentiel de la déjà longue discographie du Norvégien étant constitué de ces fameux covers réalisés sur YouTube, où non content de reprendre les originaux, il en profite pour réarranger à sa sauce.

Tout juste un an après un album de chants de Noël, "Cloud Dancers" apporte neuf nouvelles compositions au catalogue du prolifique songwriter, toutes concises, naviguant autour des trois minutes. Ainsi "Cloud Dancers" passe extrêmement vite ! Tant mieux quelque part, cela nous évite de nous ennuyer, car il faut bien le dire, les compositions de "Cloud Dancers" n'ont pas le potentiel pour devenir de nouveaux classiques du Metal. Les structures simples et claires comme de l'eau de roche (si l'on excepte la plus surprenante "Enveloped In Smoke (Dead Night)" d'ouverture) laissent un peu de place aux arrangements de clavier de PelleK, qui aime visiblement beaucoup l'instrument à touches noires et blanches, si bien que les assemblages de sons sont si disparates qu'ils en sont surprenants, très orchestraux dans la première moitié de l'album, et plus cheesy en deuxième partie (en particulier ces sons type DX7 sur l'éponyme).

L'essentiel des compositions repose sur l'organe de PelleK, son principal point fort. Car si le vocaliste est un multi-instrumentiste doué, il ne dispose pas du même réservoir d'idées que lorsqu'il se sert de sa voix, qui pratique la haute voltige avec une facilité déconcertante. Ses lignes de chant sont très digestes et d'une surprenante clarté, souvent teintées de Pop. La voix parfaitement claire ne convaincra sans doute pas le poilu, mais le mélomane appréciera la performance qui, si elle frôle les extrêmes du spectre vocal, n'est jamais surfaite, l'assurance et la précision du chant autant dans l'inquiétant "The Grey Ballet" que dans les aigus monumentaux de "Cloud Dancers" (mais où va-t-il chercher de telles notes ?) constituant un véritable sans-faute.

Je pense très sincèrement que PelleK mérite d'être entouré de musiciens aussi doués sur leurs instruments que lui peut l'être vocalement. En cela, le "Bringer Of Light" de DAMNATION ANGELS et le "The Phantonauts" de QANTICE rendent justice à son talent. Même si "Cloud Dancers" n'a qu'une aura très limitée (à l'image de sa prétention, que j'imagine nulle, vu la gentillesse qui semble émaner du bonhomme), on passe un agréable moment, même s'il n'est pas des plus mémorables.