Mais où s’arrêtera donc KMFDM ? Après 18 albums studio en voilà encore un qui en plus fête les 30 ans du groupe.

Si "Kunst" m’avait paru très aseptisé, aussi bien au niveau des mélodies que du son général de l’album, je me demande ce qu’il faut attendre de cet opus ? Certains me répondront : rien ! Et ils auront raison.

Personnellement j’avoue que j’ai de plus en plus de mal avec le tournant pris par le groupe… Je ne reproche pas à KFMDM de faire du KMFDM, ce serait idiot et un peu tard pour s’en rendre compte, mais je me retrouve de moins en moins dans leurs chansons. Il n’y a plus vraiment d’âme dans ce que j’entends, plus réellement de pêche et de punch. On est juste face à de l’EBM aux accents Pop comme pourrait en faire DEPECHE MODE.

Pour preuve les grosses guitares ont presque disparu, où sont reléguées au -ème plan ! On les entend fébrilement sur "Salvation", qui, soit dit en passant, joue un rôle de passerelle entre les débuts de l’ère KMFDM et le présent (honnêtement si je veux entendre ça je réécoute les skeuds des années 90). On peut peut-être en distinguer en poussant son sonotone au max sur les autres titres, mais le mien ne devait plus avoir de piles le jour où j’ai écrit cette chronique, car j’ai pas vraiment réussi à les entendre au milieu de ce fatras d’Electro. Un fatras d’Electro dis-je ? Soyons plus précis, j’appellerai ça du Goth Club Electro. Honnêtement les trois quarts des titres je les imagine très bien passer en nightclubs pour gothiques : "Playing God" est l’exemple parfait pour illustrer mes propos avec cette musique dénudée, répétitive, froide, ponctuée par le chant de Lucia qui ose parfois verser dans l’autotune. Alors oui c'est de la musique qui bouge mais sans jamais réellement sortir de l’ordinaire, et surtout sans saveur.

Mais bon on va dire qu'il y a quelques exceptions quand même, car "Genau" est bien efficace. On retrouve un chouïa la personnalité du groupe et ça fait plaisir même si c’est un auto-plagiat de titres comme "Krank" ou "Kunst". Tandis qu’avec "Brainwashed" on se retrouve en face d’un des titres les plus Indus de l’album.
Puis pour le reste, en relativisant un peu, tout n’est pas à vomir. "Shake The Cage" se révèle très accrocheur après une ou deux écoutes, on se fait facilement emporter par le groove du titre malgré son côté très minimaliste. Les riffs simplistes de guitare sont très bien placés, et la ligne de chant de Lucie avec ses accents Pop évidents (le refrain me fait énormément penser au célèbre « I’ve got the power !!! » de SNAP) est irrésistible. Et lorsque la demoiselle œuvre à nouveau de façon sensuelle au milieu des accents Dubstep du titre éponyme c’est un vrai plaisir. "Our Time Will Come" prend une dimension apocalyptique et érotique en même temps, dans le genre : « je veux mourir en baisant ». Très conceptuel tout ça...

Malgré tout l’album reste dans son ensemble très moyen. J’aurais aussi pu dire une déception, mais on est réellement déçu seulement lorsque l’on attend quelque chose. Or personnellement ça fait un moment que je n’attends plus de renouvellement ou d’éclair de génie de la part de KMFDM. Ce skeud il faut le prendre pour ce qu’il est : un distributeur de titres. Selon les goûts de chacun certains se démarqueront par rapport à d’autres mais dans l’ensemble c’est toujours la même chose, alors autant piocher seulement les bonnes compos actuelles du groupe et ignorer le reste.

Et donc ? On en pense quoi de tout ça ?
Ben pour faire court si je devais choisir entre "Kunst" ou "Our Time Will Come" je choisirai quand même "Our Time Will Come".