Cette galette fait partie de mon vivier de nouveautés depuis pas mal de temps. Entendez par là que je l'ai depuis sa sortie et que j'ai traîné pour en causer véritablement.
En amateur confirmé du genre, à savoir le Deathcore, cela fait quelques années que mes oreilles se promènent du côté de la scène américaine, très active à ce niveau. The BLACK DAHLIA MURDER et consorts ont largement contribué à dynamiser le secteur et SUICIDE SILENCE a occupé le terrain également, dans la foulée.
Ce "The Black Crown" est donc leur troisième opus (et dernier en date toujours à ce jour, 3 ans plus tard) et je ne viens vous en parler que dans la section archives que maintenant me direz vous à très juste titre ?!
En effet, car pour la première fois ici, je me suis retrouvé dans une drôle de situation : une petite année après sa sortie, Mitch Lucker s'est tué en moto… Sic. Histoire de ne pas tomber dans le pathos et dans l'obligation de relativiser mon propos, j'ai décidé de mettre au vestiaire la galette.

En 2014, l'émotion quelque peu retombée pour les spécialistes du genre et/ou du groupe, tâchons de faire un bilan objectif concernant ce troisième opus.
Au moment de se pointer donc en 2011 avec leur troisième livraison, SUICIDE SILENCE représentait l'un des fers de lance du Deathcore. Un combo plus que prometteur, sans trop de concessions globalement.
Cette scène étant également assez décriée (morte-née pour une frange des Metalleux extrêmes), il faut bien avouer que ce retour pouvait être aussi bien attendu que redouté.

SUICIDE SILENCE évolue : ce "The Black Crown" délivre un son ultra puissant et furieux. Il s'agit clairement de donner du coffre à l'ensemble pour soutenir le délire hystérique de Mitch. Il suffit de se prendre dans la gueule le départ halluciné et hallucinant d'un "Human Violence" (tellement bien nommé) pour saisir tout l'enjeu !
Lucker éructe, hurle, gueule et vocifère dans tous les sens. Il densifie des lignes de gratte trop classiques mais puissantes, gorgées d'harmoniques artificielles et ponctuées de soli proches d'un Marc Rizzo trop souvent (SOULFLY) comme notamment les quelques lignes d'intro de "The Only Thing That Sets Us Apart", même si l'effort noté sur "Smashed" est à souligner. Par contre, exit le chant growlé et bonjour le coré à quasi 100 %.

Au bout de 20 minutes de folie furieuse, dense et matraquée, on arrive sur le climax de la galette : l'apparition de guest ! Et là, pas des moindres car rien de moins de Monsieur Jonathan Davis (KORN pour les incultes !), reconnaissable immédiatement dans sa participation au refrain. C'est tellement flagrant qu'on aurait pu tout à fait imaginer le titre sur un opus de KORN ! Alors les fans du groupe de Neo apprécieront le titre (refrain d'un classicisme et d'une belle immédiateté) quand les plus Deatheux du coin iront sans doute vomir et crier au scandale…
Autant battre le fer tant qu'il est chaud et on enchaîne avec la présence de Alexia Rodriguez (EYES SET TO KILL) sur le morceau suivant – "Cross-Eyed Catastrophe" avant Frank Mullen himself (SUFFOCATION) sur "Smashed".

En 11 titres balancés en 39 minutes, il est impossible de voir réellement le jour. Je me demande bien d'ailleurs comment Mitch Lucker était capable de tenir un set complet en live (zone où le groupe semblait bien assurer d'après les témoins de la scène !). Néanmoins, cette évolution par touches Neo ne sera pas perçue comme un gage de qualité, encore moins comme une prise de risque ici.
SUICIDE SILENCE rentre dans le rang pour beaucoup, ne quitte pas l'ornière pour ses détracteurs.
"The Black Crown" est un album compact et cinglant mais sans grande originalité. Il ne suffit pas de "tout donner" et de placer des guests pour contenter une fanbase qui a de quoi se sustenter autrement en mode "orgie".
On parle bien ici d'un groupe qui fait dans la facilité, mais qui le pratique avec un certain talent, en tout cas une certaine efficacité.

Note réelle : 2,5/5.