"The Final Struggle" n’est autre que le tome deux de la saga sur l’Égypte antique contée depuis 2011 par ÂMON-SETHIS avec "The Prophecy" qui mettait en place les prémices de la légende de la 7ème dynastie égyptienne.

Les deux fils de la princesse Nitocris (Isias et Ateravis) ont été élevés, après sa mort, par le prêtre d’Amon et de Seth (qui est également le gardien du pouvoir en place) : Temenrâ. Les enfants, étant jumeaux, sont tous deux prétendants au trône et doivent passer de périlleuses épreuves pour y accéder. Isias est blessé lors d’un combat avec un cobra, et est amené à Temenrâ. Ce dernier qui souhaite garder le pouvoir par l’intermédiaire d’Isias, le soigne à l’aide de rituels magiques. Cependant le venin du serpent combiné à cette magie donne à Isias les pouvoirs d’Amon et de Seth et il devient alors Âmon Sethis un demi-dieu représentant des forces du mal sur terre. Ateravis étant actuellement le seul à pouvoir accéder au trône, Âmon Sethis le provoque en duel et sort victorieux grâce à ses nouveaux pouvoirs. Ainsi Âmon Sethis, conseillé par Temenrâ ouvre le livre secret des pyramides et lit la prophétie interdite destinée à faire revivre Seth. C’est donc la seconde partie de la trilogie qui nous est livrée sur cet album : avant le 1000ème jour suivant l’avènement de cette prophétie, le dieu Seth doit être détruit, sinon il règnera à tout jamais sur l’Egypte...

Si on effectue une vue d’ensemble, rien n’a changé par rapport au premier album, on évolue toujours dans un univers de Metal Prog oriental, les paroles abordent toujours le thème de l’Égypte antique et de sa mythologie, l’anglais, le kabyle et d’autres dialectes sont toujours utilisés pour le chant et Julien Tournoud est toujours aussi doué dans l’interprétation de ses textes. Cependant une première chose m’a marquée en écoutant ce deuxième opus, c’est cette ambiance beaucoup plus « dark » que sur "The Prophecy". On sent bien que la prophétie annoncée sur le premier album a eu lieu, et que l’on évolue désormais dans une époque sordide, non loin du chaos, de nombreux combats ont lieu et ça se ressent sur la musique qui se fait plus incisive, plus belliqueuse. Bien sûr les ambiances et atmosphères orientales sont toujours présentes, notamment grâce aux nappes de claviers et aux passages parlés qui font parfois leur apparition au milieu des titres (sans pour autant en casser le rythme, bien au contraire), mais le soleil d’Égypte s’est considérablement assombri : "Shadow The Light", la seconde piste en témoigne parfaitement. Les riffs sont nettement plus Heavy et la double pédale et la basse sont beaucoup plus présentes que sur le premier album. On retrouve cette même particularité sur "Aissem Temenrâ" dont le riff d’intro en fera headbanguer plus d’un. Et puis surtout on a un morceau à consonance vraiment Death : "Exterminate The Earth". Alors qu’on avait très peu droit au growl ou au chant Black sur "The Prophecy", ici c'est carrément un morceau où ces types de chants ont leur place à part entière afin de montrer la détermination de Seth à infliger la désolation aux terres égyptiennes.

Néanmoins tout n’est pas perdu, Ateravis n’est pas mort et réunit une armée destinée à combattre les forces d’Âmon Sethis. Le morceau "Hope" nous le fait véritablement comprendre avec son refrain majestueux, chargé comme son nom l’indique, d’espoir. C’est une vraie note, à la fois positive et épique, un peu au même titre que "Avalon" sur le dernier GAMMA RAY. Les constructions musicales des deux chansons n’ont, à vrai dire, pas grand-chose en commun si ce n’est une certaine progression qui va dans le même sens (des ténèbres à la lumière), mais c’est surtout les refrains, qui sont à reprendre à gorge déployée dans les deux cas, et surtout interprétés avec tellement de conviction aussi bien par Kai que Julien, qui assurent cette comparaison entre les deux titres. On trouve non loin "Eyes Of The Sun" une jolie power ballade très QUEENSRŸCHienne (me faisant logiquement penser à "Silent Lucidity") à la guitare acoustique, qui accorde un moment d’accalmie avant la bataille.

Enfin en dernière position on trouve "The Final Struggle" titre de 25 minutes narrant le combat final entre les armées d’Ateravis et celles d’Âmon Sethis. On peut évidemment faire un énorme parallèle avec le morceau "Keeper Of The Seven Keys" qui est lui aussi le récit d’un combat du bien sur le mal. Tout comme dans le titre de HELLOWEEN on note ici une progression de l’histoire, en traversant différents paysages musicaux, et surtout une fin plus qu’épique où Ateravis triomphe pendant qu’un growl puissant évoque le râle poussé en guise d’agonie par Âmon Sethis.

Le groupe grenoblois a fait preuve ici d’une immense maturité musicale, corrigeant même ses petits soucis d’enchaînement entre les titres qui avaient été remarqués sur leur premier opus. Ici le skeud est aussi fluide que le Nil, et s’écoute vraiment d’une traite, sans que l’on distingue réellement les changements de morceaux. Si c’était un roman, ce serait le genre de livre que vous ne pourriez poser avant d’avoir lu la dernière ligne du récit, tellement il est passionnant et bien écrit.

On pensait qu’ÂMON SETHIS avait mis la barre très haute pour son premier album, mais ce n’était qu’un entraînement, "The Final Struggle" en est la preuve !