Ohhhhh la claque ! Bon sang que dis-je ? Une vraie mandale dans la tronche oui !
Voilà ce que m’évoque la cuvée PRONG de 2014. La furie totale !

Pourtant, Tommy Victor joue de malchance depuis des années en renouvelant bien malgré lui le line-up de son groupe. Et comme l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, il s’est chargé cette fois-ci de l’intégralité des parties de guitare et de basse, s’offrant les services d’un batteur de génie, un certain Art Cruz, qui frappe sur ses fûts comme si sa vie en dépendait avec un groove qui force le respect.
Voilà exactement ce qu’attendait le guitariste, du sang neuf impliqué à 100pc dans son groupe de cœur, et non un énième mercenaire regardant l’horloge pour toucher ses heures « supps ».

C’est bien simple, on ne s’ennuie jamais avec cette mixture Thrash dont seul PRONG a le secret. Contrairement aux récents opus, point trop de mid-tempi dans ce "Ruining Lives", non plutôt des envolées de grande qualité, variées au possible, un comble pour un groupe qui frise les 30 ans de carrière !

Une entité dont la personnalité est déjà bien marquée et qui se bonifie avec le temps c’est rare. On pourrait la qualifier de « Thrash groovy », ce qui lui sied bien d’ailleurs, mais au delà de ça l’écriture suit derrière, Mr Victor est un compositeur hors-pair.
En 3 minutes, le gars ne se perd jamais en chemin, en proposant une musique accrocheuse avec des schémas classiques mais qui font mouche à chaque instant !

"Turnover", titre décidément très à propos est une tuerie qui détruit tout sur son passage avec ce riff ultra thrash mais pour autant groovy, porté par une mélodie imparable et d’un solo old-school aussi bref qu’efficace.

Du lourd, du très lourd qui dépasse de loin les dernières livraisons des mastodontes du genre. Et dans un contexte à l’opposé du mainstream, PRONG s’en sort haut la main.

Sur le fond, il se rapprocherait plus d’un DEATH ANGEL, où toute la complexité du Thrash se résume en un condensé de 3 ou 4 minutes tout en n’omettant aucune partie cruciale dans un style qui prend habituellement 8 bonnes minutes pour les plus besogneux.

"Limitations And Validations", parfaite maîtrise de vélocité est à retenir. Quel riffeur ce Tommy Victor, c’est bien simple, il atomise tout sur son passage, tout en proposant des subtilités qu’envierait certainement un EXODUS moins barbare. Son refrain nous renvoie quant à lui vers l’album "Rude Awakening", avec ses relents indus qui ont souvent jalonné la carrière du groupe new-yorkais.
L’époque "Cleansing" est également mise à l’honneur ici grâce à "Windows Shut", où ces couplets dévastateurs ont pris refuge dans la moulinette à riffs dont Victor est le propriétaire. On reste bouche bée face à une telle Maîtrise de son instrument.

Un must en la matière, très solide, qui montre toutes les facettes du groupe, tout en ne proposant jamais un copier/coller de son âge d’or.
Le seul point négatif est la production, co-signée par Victor et Steve Evetts, un poil trop lisse pour un style qui demande plus de rugosité ainsi qu’un mixage plus percutant. Un Terry Date aurait été à nouveau le bienvenu, mais sans doute trop cher pour une formation reléguée, malgré sa qualité constante, à une deuxième division qui ne lui ressemble pas vraiment.

Malheureusement, un impondérable ne m’a pas permis d’assister au concert de PRONG au Nouveau Casino de Paris il y a peu, mais des amis chers m’ont conté la magie du concert, téléphone en direct live… Tommy, t’es un chef, ne change rien !!!