Présenté comme une bombe, une perle d’originalité et le meilleur album de DOPE, "Group Therapy" a une réputation à tenir auprès de ses fans, qui pour la plus part l’idolâtrent complètement. Navrée de vous de décevoir, mais je ne vais pas l’encenser…

Il faut reconnaître que ce skeud varie par rapport au reste de la discographie du groupe. Ils ont pris un tournant beaucoup plus abordable ; au lieu de rester sur leur lignée de départ, un mélange de Metal Indus et Neo bien identifiable, ils se sont ouverts à des horizons beaucoup plus larges pour incorporer un peu plus des tendances Pop à des morceaux de Rock un peu couillus (mais pas trop quand même pour que ça plaise aux minettes) et ont gagné au passage un son beaucoup plus Heavy.

Dans l’ensemble les morceaux sont vraiment catchy. Je prends par exemple "Bitch" un titre bien Neo, autant dans la composition musicale que dans les paroles (qui racontent l’histoire d’une nana qui pose de gros problèmes au chanteur puisqu’il la hait mais se la tape quand même de temps en temps parce que c’est un bon coup) dont le refrain rentre facilement en tête et que l’on peut se surprendre à fredonner de temps en temps. Ou encore "Paranoia", qui musicalement rappelle bien la patte Rob ZOMBIE, dont le refrain est lui aussi ultra efficace car martelé par un mur de grattes qui fait headbanguer tout en bégayant le fameux « Para-fuckin-noia ». Quant à "Sing", c’est un morceau beaucoup plus accessible qui nous est proposé. Il est quasi entièrement en acoustique, ne comporte aucun « Fuck ! » et Edsel se permet même de troquer son timbre MANSONien contre un chant clair plus ou moins rappé de temps à autres. Même si je n’apprécie pas vraiment à ce morceau je dois bien avouer qu’il est tout de même très accrocheur et pourrait éventuellement sonner comme un morceau de NICKELBACK (et donc plaire aux minettes !). Par contre la bombe de cet album est certainement "Burn" avec sa rythmique Thrash qui tient presque tout le long du morceau. Le refrain est ici aussi agrémenté de « Fuckin' » et de « Motherfucker » mais le tout est super agressif et rappellerait même de loin "Police Stopped Da Way" de BLACK BOMB A car ces deux titres ont une vocation de rouleau compresseur.

Mais malgré tous ces jolis compliments il comporte de grosses lacunes. Sorti des quelques titres que je vous ai cité dans le paragraphe précédent on s’emmerde pire que dans une thérapie de groupe quand on écoute ce skeud. Alors d’une oreille, en faisant autre chose il passe très bien, mais en l’écoutant sérieusement on finit par remarquer que les morceaux sont la plupart du temps très ressemblants et linéaires.

Et puis on observe aussi un certain foutage de gueule, peu après nous avoir servi "Sing", c’est-à-dire quatre titres plus tard, on nous ressert du NICKELBACK façon Edsel DOPE avec "Another Day Goes By" sauf que là ça accroche beaucoup moins (à part peut-être chez les minettes !). Encore de l’acoustique, quelques samples de platines, un chant clair couplé à une ligne de chant de lover que l’on pourrait retrouver chez H.I.M.. Bref on a repris les ingrédients de "Sing" mais on a changé les accords. Au moins dans "Sing" on avait une ligne de chant un peu plus originale et surtout moins putassière, et un refrain qui traduisait un peu plus d’émotions (je voulais dire poignant mais faut pas déconner non plus…). Et puis deux morceaux après cet échec on tombe sur "Easier". Morceau qui porte bien son nom car en effet chez DOPE on ne s’est pas foulé pour la compo ! Musicalement ça pourrait encore faire penser aux Canadiens de NICKELBACK mais cette fois ci qui auraient copulé avec NIRVANA pour l’effet Grunge qui a été souhaité (mais qui n’est très réussi soit dit en passant). Et sinon c’est plat et long, rien qui ne sorte de l’ordinaire. La ligne de chant ne varie quasi jamais, même pour le refrain le changement est infime, et en plus on se tape presque la même grille d’accords en boucle tout le long du titre. Comprenez que ça ne retient pas vraiment l’attention surtout en guise d’avant-dernière chanson. Pour les titres plus pêchus, c’est le même souci et comme ils composent majoritairement l’album ça se remarque plus vite. Mis à part "Burn", la fin de "Group Therapy" est bâclée, le groupe a juste voulu rajouter des morceaux pour combler, ils auraient très bien pu stopper à "Paranoia".

Le fait que les DOPE se soient ouverts au mainstream (même si certains diront que leur démarche était déjà bien commerciale à la base) ne me gêne pas plus que ça, dans le Neo c’est monnaie courante. On sent bien une volonté de toucher un public plus large mais également un gros manque d’inspiration sur cet album. De plus, il est dommage que le côté Indus qui marque "Felons & Revolutionaries" soit vraiment relégué au second plan, puisque c’était ce qui apportait un plus non négligeable à l’univers musical du groupe. Donc non, pour moi ce n’est vraiment pas leur meilleur album, loin de là !