Tom Scholz est de retour aux affaires en 2013 pour notre plus grand plaisir…

BOSTON bénéficie d’un statut culte dans son pays, les États-Unis, mais reste quelque peu confidentiel sur le vieux continent, et je ne parle même pas de la France. Cependant, ce groupe a inventé en son temps, le genre que l’on qualifie Hard ou Rock Fm, c’est selon.

Souvent comparé à l’autre maître étalon du genre, JOURNEY pour ne pas le nommer, les similitudes ne résident cependant que dans l’approche du style pratiqué, BOSTON étant dans une certaine mesure, le « bébé » de l’homme orchestre qu’est son guitariste Scholz (guitare, basse, claviers, auteur-compositeur, arrangeur, producteur et second chanteur à ses heures...).

Très avare en albums depuis la sortie du fameux éponyme en 1976, ce "Life Love And Hope" n’est que le sixième du groupe ! Une hérésie ? Presque, mais pas tant que ça…

À l’instar de beaucoup d’artistes en devenir, Scholz a dû recruter des membres lorsque son contrat signé avec Epic prit effet, l’homme ayant presque tout enregistré lui-même sur le premier album, à l’exception du chant irremplaçable du regretté Brad Delp.

The rest is history comme ils disent… Toutefois, à sa décharge, Scholz n’est pas seulement un multi-instrumentiste de talent, il est aussi un « Einstein » de la musique, qui a développé des systèmes d’amplification de renommée internationale dont nombre d’artistes se servent encore aujourd'hui.

Ce merveilleux chanteur qu’était Brad Delp ayant décidé de partir de lui-même vers des contrées qu’on lui espère meilleures que sur cette terre, la chance toque à la porte du groupe vers 2007, quand un fan du groupe, Tommy Decarlo est embauché.
En effet, celui-ci, alors en poste dans un magasin de bricolage, passe son temps libre à mettre en ligne des vidéos le voyant reprendre des classiques du groupe. Bingo ! La relève, si tant est qu’il y en ait une, a néanmoins redonné vie au groupe BOSTON.

"Life Love And Hope" donc… Beau titre au demeurant, les trois principes d’une existence heureuse. Et la musique donc ? Bonne elle est, les intentions le sont moins comme toujours avec Tom Scholz, le Rémy Bricka du Rock FM made in USA…

Ne nous méprenons pas cependant, cet album est bon, bien ficelé, et superbement produit comme toujours. Non, la seule faute majeure, mais qui à elle seule gâche la fête de retrouver BOSTON au top de sa forme après 40 ans d’existence, est de n’avoir pas laissé Tommy Decarlo chanter sur la totalité des titres, dans un souci de cohérence, qui aurait été bienvenu.

Au lieu de ça, l’on a une pléiade d’invités chanteurs, qui, s’ils ne sont pas à mettre en défaut ici, notamment Kimberly Dahme qui est bien gentille, mais bon… Faire cohabiter sa voix avec celle de Delp sur un même titre, "Sail Away", démo inachevée du défunt, est très limite niveau crédibilité, comme Hélène « Fucking » Ségara chantant avec Joe Dassin.

De deux choses l’une, soit l’on décide de sortir un album totalement posthume, soit l’on commence autre chose, une nouvelle histoire. D’autant que ça continue avec "Heaven On Earth" où un certain David Victor s’invite sans arriver ne serait-ce qu’à la cheville de Tommy Decarlo, chanteur pourtant émérite et particulièrement doué. Pourquoi Tom ? Pourquoi nous infliger de telles disparités alors que le groupe, dans son histoire, a tant souffert de ce manque d’unité ? Brad Delp est parti, Tommy est là, mais non apparemment cela ne te suffit pas… C’est regrettable et dommageable, car lui est dévoué à 200% à la cause, tout fan qu’il est, et soit dit en passant avec des capacités vocales incroyables…

"Someone", titre enregistré par Delp résonne forcément comme un dernier cri parfait, mais après ça il y a quoi ? De bonnes chansons ? Assurément mais cela ne fait pas tout !
"You Gave Up On Love" où se chevauchent pas moins de quatre voix a de quoi déconcerter.
La seule et vraie entité de cet album est "The Way You Look Tonight", où Tommy chante, seul, et où, enfin un esprit de groupe se dessine…

La production ? Superbe. Les compositions ? Bien meilleures que la moyenne. L’intention ? Tom, au vu de la carrière du groupe, tu aurais pu accorder une totale liberté d’expression aux musiciens dévoués à ta cause, purement égocentrique… Quarante années à étrenner tes guêtres, certes de génie, mais en 2013, tu devrais redescendre d’un cran ne crois-tu pas ?

"Life Love And Hope" est néanmoins un bon album, qui se laisse écouter avec plaisir, et où l’âme de Brad Delp n’est jamais très loin.