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SHINING - 8 ½ - Feberdrömmar I Vaket Tillstånd (2013)
Par DOLORÈS le 12 Mars 2014          Consultée 4949 fois

SHINING n'avait pas indiqué l'habituel chiffre devant le titre de son précédent album. Niklas revient pourtant avec un "8 ½", un album ayant une position intermédiaire entre "Redefining Darkness" et le prochain opus. Cela donne déjà l'idée : cet album n'est pas comme les autres. Il contient en fait de nouvelles versions de vieux morceaux du groupe, avec plusieurs invités pour y chanter. On a un choix de titres qui proviennent du second et du troisième album, ainsi que deux titres empruntés respectivement à la compilation "Through Years Of Oppression" et au split DOLORIAN/SHINING de 2003. En clair, que des titres qui comptent au moins (ou presque, à la date de sortie) dix ans d'existence. Niklas traînait cette idée depuis déjà quelques années, celle de réunir différents chanteurs pour s'approprier ses titres qu'il ne se voyait pas rechanter lui-même.

On pourrait déjà commencer à discuter la place de ces nouvelles versions dans la discographie de SHINING... Un nouvel album ? Un peu exagéré, car celui-ci semble plutôt venir combler un vide entre deux "vrais albums". Un petit rappel que le groupe existe toujours ? Il y a tout de même un business. Même si l'idée de revenir aux origines et faire participer des chanteurs qu'il apprécie ou admire, pour le "remplacer" est plutôt inattendu et attise la curiosité.
Sur la forme, les titres changent peu. On a une nouvelle basse et une nouvelle guitare enregistrées, ainsi que l'ajout de claviers. C'est avec la participation des autres chanteurs que tout se joue : chacun ne peine pas à apporter sa petite touche personnelle tout en gardant presque entièrement la composition d'origine.

Malheureusement, les morceaux choisis semblent rassemblés au hasard, rien ne semble les lier autant dans les versions originales que remaniées ici. L'ensemble est extrêmement hétérogène, pas seulement lié aux chanteurs différents mais même dans les sons des instruments et les petites touches rajoutées. "Ett Liv Utan Mening" est tout simplement insupportable. Complètement cliché, pour résumer. Si sur tous les morceaux de l'album, le chant semble souvent en décalage par rapport au reste, dû au simple fait que ce n'est pas Niklas Kvarforth qui chante, le contraste est encore plus flagrant ici avec Pehr Larsson. Les riffs ultra répétitifs n'ont plus le côté "old school" d'autrefois qui leur donnait un petit charme qu'on ne retrouve pas ici. Et puis si on retire même la guitare complètement acoustique en entrée, où va le monde ? Le titre n'a plus le son typique de SHINING, de guitares pleines de distorsion et d'arpèges acoustiques plus vrais que nature, ce qui était envoûtant disparaît ici. On a retiré toutes les petites aspérités bien appréciables pour avoir un son complètement clean. "Ett Liv Utan Mening" n'est malheureusement qu'un exemple parmi d'autres, et n'est pas le seul à subir ce changement.
Et puis il y a les invités qui rendent bien sur le papier mais qui sont un peu plus discutés une fois écoutés. Si on prend "Selvdestruktivitetens Emissarie" : qu'est-ce que c'est que ce chant Gaahl ? Cet album, c'est un jeu de "qui c'est qui est ultra connu mais qu'on reconnaîtra le moins dans sa manière de chanter" ? Pas que le fait qu'on le reconnaisse pas me gêne, mais ça reste quand même assez bancal et maladroit. Le défaut du changement de son qui ne ressemble même plus à du SHINING est encore assez peu justifié ici.

Le meilleur titre reste "Black Industrial Misery"... Car il reste très semblable au titre d'origine, accrocheur et écorché. Maniac y chante d'une manière assez proche et assez éloignée à la fois de Kvarforth pour lui donner une nouvelle aura tout en gardant l'essence du morceau.
Restent les petites touches apportées par Attila Csihar sur "Szabadulj Meg Önmagadtól" qui sont assez agréables sans totalement bouleverser le morceau. L'album s'éteint sur "Through Corridors Of Oppression" où Niklas réapparaît le temps de quelques vers, et on reconnaît là le SHINING qu'on attend. Il y a très peu de changements, comparé au titre de 2003 : même xylophone qui nous ressort la mélodie de la "Marche Funèbre" de CHOPIN, même chant, même son typique des guitares. Mais il n'y a, au moins, pas grand chose à redire.
Mais je n'ai pas parlé du seul titre où on a une participation française. Famine (PESTE NOIRE) vient "dégueuler son putain de fromage" sur "Terre Des Anonymes", adaptation assez personnelle de "Fields Of Faceless" qui apparaît sur le troisième album des Suédois. Le contraste avec le morceau d'origine est assez déroutant à la première écoute, on n'a pas l'habitude d'entendre le chant unique de Famine sur un Black assez traditionnel (comparé aux compositions de PESTE NOIRE). Mais c'est une question d'habitude, à force d'écoutes, on se rend compte que les éléments se mêlent assez bien entre eux. C'est, à mon avis, le seul titre qui s'éloigne du son premier de SHINING, qui réussit à donner une idée complètement nouvelle du morceau d'origine sans trop en faire ni rendre cela inécoutable.

Et pourtant, "8 ½ - Feberdrömmar I Vaket Tillstånd" reste majoritairement un album bancal. L'idée était bonne, son traitement beaucoup moins. Si, encore, tous les changements opérés donnaient un beau résultat, je ne pourrais rien dire. Mais les changements, entre le chant, le son aseptisé, l'éloignement injustifié des originaux sur la plupart des titres, donnent tout simplement envie à un quelconque fan de SHINING de retourner écouter les premiers albums, plutôt que de se passer en boucle celui-ci. Restent les non-fans de SHINING, qui y trouveront peut-être leur compte mais, clairement, l'ensemble est trop peu cohérent pour laisser passer ce que j'y trouve comme défauts. Et, comme me l'a très bien résumé un ami un jour, SHINING devrait, aujourd'hui, davantage se soucier de la qualité de sa musique plutôt que de la diversité de son merch.

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   (2 chroniques)



- Niklas Kvarforth (chant, guitare, claviers)
- Christian Larsson (basse)
- Peter Huss (guitare)
- Famine (chant sur 1)
- Maniac (chant sur 5)
- Gaahl (chant sur 4)
- Pehr Larsson (chant sur 3)
- Attila Csihar (chant sur 2)


1. Terres Des Anonymes
2. Szabadulj Meg Önmagadtól
3. Ett Liv Utan Mening
4. Selvdestruktivitetens Emissarie
5. Black Industrial Misery
6. Through Corridors Of Oppression



             



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