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1977 News Of The World
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QUEEN - News Of The World (1977)
Par JEFF KANJI le 3 Octobre 2012          Consultée 12220 fois

Il fallait bien que ça arrive un jour… Après un début de carrière tonitruant et une série de cinq albums plus remarquables les uns que les autres et dominés par deux géants ("QUEEN II" et "A Night At The Opera"), QUEEN tourne comme jamais et s’est taillé une réputation scénique solide. Le concert de Hyde Park est un sommet, celui de l’Earls Court en cette année 1977 est une autre démonstration de force. Sauf que tenir ce rythme effréné a un prix.
Et "News Of The World" en est la démonstration flagrante. En effet, on sent que nos quatre fantastiques ont cette fois-ci clairement trouvé réponse à leur questionnement quant à la direction artistique à adopter, confirmant l’impression de transition observée sur "A Day At The Races". On est en pleine explosion du mouvement Punk en cette année 1977 (les SEX PISTOLS dégainent leur "On S’En Bat Les Couilles" au même moment) et QUEEN va comme le Punk mettre l’accent sur l’efficacité, plus proche du live en somme.

La production est plus rêche qu’auparavant pour un rendu plus cru, plus Rock. On s’éloigne un peu plus du Hard ampoulé et grandiloquent des débuts pour taper là où ça fait mal le plus rapidement possible. "We Will Rock You" ne fait pas de détail. Son martèlement de pieds et de mains devenu célèbre est à la fois massif et raw. Freddie Mercury vient y dérouler un flow vindicatif et simple qui sera repris par les stades du monde entier. On scande le titre du morceau en guise de refrain et c’est marre ! Voilà qui est surprenant de la part de nos Anglais qui nous ont habitués à des arrangements complexes et des chœurs amples. On est clairement pas dans "Bohemian Rhapsody" là, mais le groupe s’en tire bien avec un premier hymne qui le fera connaître en France. La face B de ce premier single, c’est la réponse de l’hymne de Brian May par celui de Freddie Mercury ; "We Are The Champions" nous rassure quant à la dynamique du groupe, qui bien que porté sur l’évolution, ne renie jamais une seule de ses facettes. Inutile de développer ce titre lui aussi passé à la postérité. On y retrouve les ingrédients qui nous assis par terre sur les deux précédents opus de QUEEN. Un piano romantique accompagne une mélodie évidente et exécutée avec toute la sensibilité de Freddie Mercury. Le tout est rejoint par la guitare de Brian May qui soutient de sa majesté les chœurs puissants que l’on aime tant chez nos Anglais. Donc deux tubes d’entrée, mais pas forcément sur le terrain où l’on attend le groupe.
Malicieux, ils font la nique au mouvement Punk avec "Sheer Heart Attack" ! Roger Taylor, qui prend en charge la guitare et la basse, se montre agressif et particulièrement efficace. La tonalité étrange de la voix est due au doublage de Freddie Mercury sur Roger Taylor ; on a un nouvel aspect de la musique du groupe, faisant en quelque sorte écho à "Stone Cold Crazy" mais d’une manière plus radicale. Pour l’anecdote, ce morceau avait été composé pour l’album "Sheer Heart Attack" mais ne trouvera sa forme définitive que sur "News Of The World". En un mot comme en cent, QUEEN réussit sa mue. Ainsi, face aux critiques clamant un « Rock is dead » fort à la mode, QUEEN s’en tire non sans une pointe d’ironie tout comme cet épisode resté célèbre où Sid Vicious (1), interpellant Freddie Mercury sur l’une de ses déclarations dans la presse où il disait vouloir apporter le ballet aux masses. Ce à quoi Freddie lui répondit avec un humour très Anglais : « Nous faisons de notre mieux Mr. Ferocious chéri » avant de le chopper par le col et le foutre dehors. Ce qui n’aura, vous vous doutez, pas tellement plu au sale gosse.

Et l’extravagance, qu’on pourrait penser envolée, s’exprime ici différemment. Si "All Dead, All Dead" paraît inoffensive et sans réel poids, ses chœurs sont construits à la façon classique et le rendu est à la fois sobre et magistral et Brian May y développe l’une de ses plus belles orchestrations de guitare en son milieu, donnant une nouvelle fois l’illusion d’avoir un orchestre et des synthétiseurs à proximité à l'heure où le groupe continue de fièrement mentionner "No Synthetizers" sur ses disques. "Get Down, Make Love" est elle aussi expérimentale avec ce motif répété qui alterne avec la voix de Freddie, d’une rare intensité, avec des intonations vicieuses qu’on avait que très peu entendu de sa part jusqu’alors. Brian May en profite pour sortir de sa guitare des sons venus de l’espace ajoutant à la saveur psychédélique de ce morceau. Il y a aussi "Fight From The Inside", qui met l’accent sur la basse-batterie, fait assez nouveau dans la discographie de QUEEN. Fait quasi-unique également, Roger Taylor y joue de tous les instruments, à l’exception de quelques petits licks de Brian May. La sauce ne prend pas vraiment ici et dans le genre, on préfèrera nettement "More Of That Jazz" présente sur l’album suivant. "Sleeping In The Sidewalk" et "Who Needs You" sont elles aussi un peu en-dessous. Leur principale qualité et de varier les styles sur un album assez bigarré au final. "My Melancholy Blues" témoigne d’une certaine attirance pour le Jazz et Freddie Mercury s’y meut avec aisance. C’est sans grande surprise que l’opus suivant s’intitulera "Jazz".

Outre ces faiblesses et les hymnes déjà cités, il y a deux trésors cachés, un sur chaque face dont je dois à tout prix vous vanter les qualités. La première pépite c’est "Spread Your Wings". John Deacon s’affirme de plus en plus et la qualité de ses compos va crescendo. On tient avec celle-ci l’un des mid-tempi les plus réussis de toute la carrière du groupe. Mélodie addictive, dénuée de tout chœur (suffisamment rare pour être signalé), soli anthologiques, à la fois concis et emplis de lyrisme. Freddie Mercury y effectue une nouvelle démonstration vocale. La classe. Ce titre sera plus tard repris par BLIND GUARDIAN qui ne s’y sera pas trompé et en aura décelé le potentiel inouï. La face B renferme quant à elle le puissant "It’s Late" qui renoue avec la grandiloquence des premiers opus. Cette pièce de théâtre en trois actes écrite sur un thème assez simple (la sincérité en amour) met en scène Freddie avec sa belle, guidée dans cette épopée par la guitare franchement Hard de Brian May qui fait étalage de ses talents, se permettant même des sonorités assez étranges pour l’époque puisqu’il y utilise la technique du tapping, qu’il a apprise de Billy Gibbons, et dont il a une utilisation toute particulière, cela un an avant qu’Eddie Van Halen ne la développe à l’extrême, révolutionnant l’utilisation de la guitare électrique. Roger Taylor est épatant également, martyrisant ses fûts (le final en particulier). Sa batterie aura rarement aussi bien sonné sur album que sur ce "News Of The World".

La cuvée 1977 alterne donc le très bon et l’excellent (2), ce à quoi QUEEN nous a habitué, mais aussi le moins bon. Des morceaux passables et pas transcendants (bien que pas foncièrement mauvais) viennent écorner le prestige de la Reine qui s’ouvre néanmoins à un succès mondial grâce à "We Will Rock You" et "We Are The Champions" qui ne quitteront plus les setlists du groupe. On notera aussi un équilibrage des personnalités sur cet album, Roger Taylor et John Deacon présentant pour la première fois deux compos chacun malgré des fortunes diverses.

(1) QUEEN est les SEX PISTOLS partageaient le Wessex Studio et y enregistraient simultanément.
(2) Vous aurez remarqué le travail épatant de Kelly Freas, célèbre illustrateur de SF.

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   (3 chroniques)



- Freddie Mercury (chant, claviers)
- Brian May (guitare, chant)
- John Deacon (basse)
- Roger Taylor (batterie, chant)


1. We Will Rock You
2. We Are The Champions
3. Sheer Heart Attack
4. All Dead, All Dead
5. Spread Your Wings
6. Fight From The Inside
7. Get Down Make Love
8. Sleeping On The Sidewalk
9. Who Needs You
10. It's Late
11. My Melancholy Blues



             



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