Après nous être penchés tous ensemble sur le cas de DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT, il est temps de passer à quelque chose de plus calme et détendu. Le prochain cas étudié dans notre émission "Comme ils se nomment — Dites-nous votre nom, nous vous dirons qui vous êtes" sera les Français de WATERTANK. Signé sur le label Solar Flare Records, bien que ce groupe accuse de dix ans d'existence, "Sleepwalk" n'est que leur premier album longue durée, après un EP plutôt sympathique sorti en 2009. La parole a mon collègue :

Bon les présentations sont faites. Passons maintenant au son de WATERTANK. Loin d'être un groupe aussi liquide que leur nom l'indique, les originaires de Nantes servent une musique très ancrée dans la scène Alternative des '90s... que je connais assez peu, soyons franc d'entrée de jeu. Mais ce n'est pas tout ! WATERTANK a surtout pour influence première et fondamentale un groupe venu de Miami : TORCHE. On peut presque s'arrêter ici. WATERTANK fait du TORCHE ("Sharp Beaks Strike Back" et "How Fast" restent les plus beaux exemples). Mais d'une part ce serait trop simple. D'autre part, ce serait décevant.

N'oublions pas que le combo est signé chez Solar Flare, qui héberge également en son sein des groupes comme SOFY MAJOR et PIGS. Il est donc assez naturel de sentir derrière cette ambiance toute enjouée de milieu de vacances, derrière ce fun décomplexé, une touche bien plus grise, et comme menaçante, de l'urbanisme environnant. Les riffs sont décochés avec beaucoup moins de bonne humeur que les Américains, plutôt de manière tordue, qui te donnerait le courage de fouler les trottoirs de ton quartier mal fréquenté (exemple : le légèrement pernicieux "Ants In Suits" suivi de "Off The Radar"). C'est ici que rentrent dans la danse les influences bien plus frontales du groupe. On retrouve donc la touche des bien connus HELMET d'un côté, de l'autre rajoutez le nom de votre groupe Post-Hardcore légèrement Alternative Rock préféré, et le tour est joué.

Bref, WATERTANK il y en a pour tout le monde et je patine méchamment dans la semoule. Pourtant leur "Sleepwalk" est pas dégueu' du tout et montre que le groupe affirme et confirme l'orientation qu'il avait pris avec sa première réalisation, "Fairy Crimes". On est juste très déçu du côté trop commun et surtout trop proche des influences de la bande. J'ai l'impression que plus cette chronique se déroule, plus je trouve des défauts à ce groupe qui m'aura fait quand même passer de sacrés bons moments d'écoutes toutes urbaines. Il y a, comme dans toutes les sorties Solar Flare, un réel rythme presque cardiaque qui te pousse au cul dans tout ce que tu fais lors de l'écoute du disque. WATERTANK est un groupe à l'énergie probante mais qui donne l'impression de ne pas lâcher assez les chevaux, de ne pas se donner à fond.

On pourrait clore ce papier par un petit "fait le taf", encore faudrait-il le définir, ce taf. Replonger l'auditeur dans ses amours des années 90 ? Pourquoi pas ! Et le public a l'air de réagir positivement. Le bilan que je tirerai de "Sleepwalk" c'est qu'on tient là un bon petit album bien foutu qui saura vous accompagner et vous donner la pêche quand il le faudra. Après, à savoir si vous le ressortirez quelques mois après sa découverte. Je ne préfère pas trop me mouiller.

Merci Serge. Une page de pub, puis nous nous pencherons sur les controversés MAKE A CHANGE... KILL YOURSELF. À toute suite dans "Comme ils se nomment".