Pour que le dernier VOIVOD m’échoie, vous imaginez dans quelle dèche se trouve le dernier album des Québécois. Canard en a ras le siphon, donc c’est moi que j’m’y colle… Barf, je n’ai jamais eu de passion particulière pour le groupe des 4 futuristes canadiens. Cependant, leur longévité force le respect, et c’est avec une oreille toute détachée des contingences gustatives que je m’attaque à cet énième opus. Première remarque : Michel est encore au pinceau sur les pochettes, et c’est toujours aussi caca boudin, je n’ai jamais été fan des artworks d’Away, malgré la sympathie que j’éprouve pour ce grand bonhomme du Metal. Bon, nous connaissons tous la genèse, le décès de Piggy, la venue de Jason l’ex horseman, bla bla foutre etc. On en est là, et ce « Cible Terre » est le premier opus composé sans l’aide du mythique guitariste… « Cible Terre »… Mouais bon…

Ouais, les écoutes se succèdent et diantre… Z’êtes sûrs qu’il est mort le gars ? On jurerait sa conception épileptique de la rythmique. C’est qu’il n’y en a pas beaucoup des comme ça dans notre zique : MEKONG DELTA, CORONER, TREPONEM PAL, PRONG et pis c’est tout. Bah là voyez, on dirait du VOIVOD dans le texte… Du Piggy tout craché, que même c’est pour ça que Coincoin, bin il aime pas ! On frise l’épilepsie à tous les étages, écoutez plutôt ce "Kaleidos" aux forts relents eighties. Parfois c’est carrément hystérique comme sur "Corps Étranger", des rythmiques à étriper un bœuf comme sur le charmant "Artefact"… Cela manque un peu de calme finalement… On recherche son second souffle… Mais on semble pressé d’en découdre chez les poteaux canadiens, com’ s’y manquaient d’blonde d’puis un bout d’temps tabernak !

Sinon dans le trip chouette, je vous recommande vivement la sympathique "Empathy For The Enemy"… On navigue toujours dans les incohérences schizophréniques chères à nos artistes d’outre-Atlantique, début à la gratte sèche, puis c’est un déluge reptatif digne des plus grands instants du Thrash Indus. Un excellent titre qui fait honneur à la mémoire du cochonnet ! Toujours thrashy mais avec l’esprit raw presque punky qui caractérise le groupe depuis toujours "Resistance" dépote super bien. La plus atmosphérique "Warchaic" fait aussi partie des bonnes surprises. Ah ! Cette voix de qui dérive de la folie Punk est un exemple rare dans le Metal, on oscille entre Algy Ward de TANK et le grand Marco de TREPONEM PAL… Dans le genre Punk… Je sais, vous allez me citer les grands de l’Indus, et vous n’aurez pas tort… Ouais mais nan… Pas pareil nope !

Bon, c’est pas l’extase, mais les quelques bonnes chansons signalées permettent aisément au groupe culte de se maintenir. Il ne s’agit plus pour VOIVOD d’innover plus avant ou de faire plus « djeuns » : quand on a cinquante balais, l’originalité n’est généralement plus de mise, surtout lorsqu’on a été à la pointe du combat pendant tant d’années. À cet égard le quatuor vampiresque mérite toute notre considération, et un respect intact. Là ou Canard tirait la chasse sans plus de cérémonie, je me contente d’un chtit coup de « sent bon » dans les toilettes. C’est pas si mal allez, un petit trois sympathique !