Les POODLES n'ont eu de cesse de gravir les échelons et conquérir de nouveaux fans depuis leur formation en 2006. Les Suédois, au départ porte-drapeau d'un Hard Rock mélodique simple et festif, sont parvenus à faire évoluer leur musique, lui instillant quelques éléments plus métalliques et couillus qui ont permis au groupe de gagner en consistance. Point d'orgue de la carrière du groupe, son quatrième album, "Performocracy", véritable carton en Suède qui permit d'établir un peu plus la notoriété du combo. Deux ans plus tard débarque donc « Tour de Force », cinquième cuvée qui poursuit la révolution silencieuse d'un groupe désormais bien établi, qui n'a plus grand chose à prouver.

En un sens, les POODLES se reposent sur leurs lauriers. Peu de différences sont à noter entre ce nouvel opus et son prédécesseur. Le Hard Rock du groupe, toujours enrichi d'influences Heavy Metal, n'est plus marqué par cette urgence caractéristique des premiers albums du groupe. Désormais bien établis, à la manière de leurs confrères finlandais de PRIVATE LINE, avec qui ils partagent de nombreux points, les Suédois doivent se "contenter" de frapper juste et fort, sans pour autant remettre en cause leur musique. À ce petit jeu, les POODLES parviennent à nouveau à faire un sans-faute ou presque, l'album n'étant entaché que par de très rares baisses de régime.

Doté d'un sens de la mélodie toujours intact, le groupe réussit à proposer, comme à son habitude, une bonne poignée de tubes Hard Rock burnés, taillés pour le Live et les grandes salles. Le single "40 Days and 40 Nights", très mélodique, agrémenté d'arrangements symphoniques savamment dosés, se fait représentatif du visage le plus accessible d'un groupe qui doit beaucoup aux immenses capacités de son chanteur, Jakob Samuelsson, dont le charisme vocal n'est plus à démontrer. "Misery Loves Company" et "Shut Up!", qui ouvrent l'album, prévalent eux-aussi grâce à un aspect immédiat et fédérateur qui témoigne d'un groupe capable de frapper juste et fort comme au premier jour.

Soucieux de doter son cinquième album d'une durée de vie conséquente, le groupe n'hésite pas malgré tout à se faire plus aventureux. "Viva Democracy", avec son riff très proche de celui du "Walk" de Pantera, sublimé par un refrain agressif et des paroles conscientisées, est à classer dans le haut du panier, au même titre que "Kings & Fools", qui lorgne pour sa part vers la scène Classic Rock. La power-ballad "Leaving The Past To Pass" et "Miracle", traditionnel dans l'approche, mais irrésistible dans sa réalisation, vienne compléter la liste des titres les plus mémorables de l'album. Celui-ci ne souffre que de quelques rares faiblesses, à l'image de sa fin, le diptyque "Now is The Time" / "Only Just Begun" peinant à renouveler l'intensité et la réussite du reste de l'album. Fort heureusement, le groupe achève l'album avec "En För Alla För En", adopté comme nouvel hymne de l'équipe suédoise de hockey sur glace, qui prend bien vite des allures de tube de l'été. Imparable !

Cinq albums au compteur, et toujours pas de signe de faiblesse manifesté par les quatre Suédois de THE POODLES qui livrent de nouveau, avec "Tour de Force", un album varié et "bombastic", qui ne laisse aucune chance de résister aux amateurs d'un Hard/Heavy Mélodique accessible et travaillé. Du grand art, tout simplement.