La seule chose véritablement marrante dans ces nombreux télé-crochets qui polluent le petit écran très (trop) régulièrement, ce sont ces fameuses "casseroles", ces gens qui se présentent spontanément chaque année au casting pensant, qu'entre temps, il leur est poussé du talent. Habités par le rêve fou d'avoir été touchés par la grâce divine, dotés d'un amour-propre proche du néant, ces aspirants-chanteurs caressent le doux espoir d'avoir été victimes d'un malentendu, d'un mauvais concours de circonstances, et restent persuadés d'avoir les capacités vocales leur permettant de tutoyer leurs idoles.

Le Metal, que l'on croyait suffisamment intelligent et "en marge" pour ne pas se laisser attraper comme un couillon, n'est même pas épargné. Prenez STONELAKE. Cela fait plus de 10 ans que le groupe suédois, fondé sur les cendres du groupe WHITELIGHT, revient régulièrement à la charge pour tenter de démontrer l'étendue d'un talent qu'il n'a pas. Les précédentes réalisations du groupe, balayant un spectre musical allant du Hard FM au Heavy Metal, se voyaient en effet handicapées par des compositions d'une platitude désespérantes et la prestation médiocre d'un chanteur certes doté d'un organe vocal affirmé, mais dont les cris constants feraient passer Rob Halford ou Tobias Sammet pour des vocalistes calmes et discrets.

Pour sa nouvelle réalisation (la sixième en sept ans) le groupe, bien décidé à combattre l'indifférence qui s'acharne sur lui, a décidé de repenser sa formule et faire évoluer sa musique vers des contrées plus brutales, hargneuses et agressives. Le groupe intègre ainsi dans son Heavy Metal des éléments lorgnant vers le Death Mélodique, ce qui ne joue pas nécessairement en sa faveur. Si "Fanatical Love", ses riffs alambiqués et ses growls un poil ridicules provoque essentiellement l'indifférence, "With Someone Like You", qui lorgne ostensiblement du côté d'un IN FLAMES, n'est vraiment pas au niveau d'un groupe avec dix ans de carrière derrière lui.

Les quelques bons riffs que l'on peut déceler ("You Light The Way" notamment) voient pour leur part leur impact réduit à néant la faute à des claviers étouffants, omniprésents, et des constructions à vocation progressive qui ne servent en aucun cas les morceaux. En radicalisant son propos, et en se faisant plus complexe, STONELAKE n'a pas pour autant offert une nouvelle vie à sa musique, qui reste aussi indigente que sur les précédentes réalisations du groupe. Tout juste sauve-t-on de ce marasme le convaincant "Will You Be Loved", titre Heavy musclé et mélodique, qui favorise l'immédiateté à la complexification à outrance, et se voit porté par un refrain Power Mélodique raisonnablement jouissif.

L'ensemble reste néanmoins peu propice à l'enthousiasme. Si on ne regrette pas que STONELAKE ait abandonné ses influences FM, restituées de manière peu convaincante sur ses précédents opus, on reste néanmoins sur sa faim à l'écoute d'un album qui ne décolle jamais vraiment, la faute à des compositions de qualité insuffisante. Allez, on y croit pour l'année prochaine ?