Nous avions laissé les REDLIGHTS après un premier EP encourageant. Nous les retrouvons à peine un an plus tard avec ce "Rock’N’Roll And Fairy Tales" sous le bras ! Les REDLIGHTS arpent les salles de concert sans relâche. Ils se sont aguerris et cela s’entend ! Un beau digipack vient remplacer la pochette cartonnée de "Road Of The Past". REDLIGHTS a mis les petits plats dans les grands.

Finis les errements ou approximations structurelles du premier effort, ici REDLIGHTS la joue carré et rentre-dedans. "Storm & Fire" se fait l’étendard de cette dynamique ! Une pépite de Rock’N’Roll comme on en voit trop peu de nos jours avec un couplet groove où la guitare de Seb se ballade avec élégance avant que la machine ne s’emballe pour lancer un refrain haletant et inépuisable où nous retrouvons avec plaisir le grain de voix si typique de Ben qui a encore fait des progrès ! Il se métamorphose de bluesman un peu geignard à conquérant, à même de rivaliser avec les plus beaux organes du circuit international, rien que ça. On lui découvre même un talent certain pour le screaming qu’il utilise à bon escient pour lancer un solo marquant.

Là aussi il y a du mieux. Le feeling du guitariste est nettement plus perceptible et on le sent à plusieurs moments à la limite de mettre le feu à sa six-cordes ("Storm & Fire", "Hard Puncher"). "Rock’N’Roll And Fairy Tales" regorge de plans efficaces et bien trouvés ("Wild Suzie"), ou de riffs entêtants ("Fisherman’s Blues" m’évoque le NIRVANA des premiers jours – "Dive" entre autres). Ben n’hésite pas à joindre ses forces à Seb pour une jolie intro acoustique qui mettra "Fighting Spirit" sur de bons rails. Et quand il faut groover c’est cette fois tout à fait efficace : "Backlights" aurait presque un côté RHCP pas désagréable du tout.

La rythmique a pris un nouvel essor, et on peut compter sur la paire Nico/Johnny pour installer des battements qui font taper du pied ("Wild Suzie", "Fighting Spirit"). Bref, la cohérence qui tenait à quelques détails que j’avais explicités dans ma chronique de "Road Of The Past" ont été en grande partie corrigés. Les morceaux sont encore plus concis ; ils vont droit au but, qu’ils soient destinés à vous exploser à la tronche ("Storm & Fire") ou bien à arpenter les tréfonds de l’âme humaine ("Fisherman’s Blues"). En outre le background Metal de Johnny est ici utilisé à bon escient et il n’hésite plus à envoyer des fills plus osés mais accrocheurs (dès l’intro de "Hard Puncher", on est saisi par cette façon inhabituelle de driver la guitare), ou des rafales de double pédale quand l’occasion lui est offerte accentuant le côté VOLBEAT que j’avais évoqué dans la chronique de l’EP. C’est particulièrement flagrant sur la fin de "Fisherman’s Blues" et sur "Wild Suzie".

Bref, si les REDLIGHTS maintiennent une telle vitesse de progression, il ne faudra pas s’étonner de les retrouver, qui sait peut-être demain, en tête de proue du HARD made in France, comme GREEN DOLLAR COLOUR le fut en son temps. Ben possède cette voix d’or qui ici fait davantage partie d’un tout cohérent et qui n’occulte plus le boulot de ses musiciens. Jamais REDLIGHTS ne semble forcer son talent ni outrepasser ses capacités et cette maîtrise leur assure une crédibilité qui peut faire la différence à l’avenir.

Note réelle : 3,5/5.