Je vais être clair tout de suite. IL s'agit pour moi du meilleur album sorti en ce début d'année. James LaBrie est certes un de mes chanteurs préférés, mais ce n'est pas l'argument qui fait de ce disque un album magique.
Comme le soulignait The Marginal, on a à faire ici à une musique progressive alliée à des éléments plus modernes. Mais ceux-ci savent se faire discrets et ne supplantent pas les instruments plus "traditionnels" (guitares, basse, batterie, clavier). La musique est donc progressive, mais pas dans le sens d'une accumulation de clichés techniques. Il n'y a pas de performances "sportives". Au contraire la musique a été faite pour accueillir le chant divin de James LaBrie (il livre ici une interprétation rare, probablement une de ses meilleures). Car il ne faut pas se tromper, cet album rassemble quasiment tout ce qu'il est possible de faire en matière de chants. On passe aisément des lignes vocales légères comme sur "Off The Ground" à un chant rappé sur le début de "Spiders", des canons sur le milieu de "Spiders" aux voix trafiquées sur "Arms Races. Mais dans tous les cas, la mélodie en sort vainqueur.
Henning Pauly, le maître d'oeuvre de l'album (pensez donc il joue de la guitare, de la basse, du clavier et a produit et mixé cet album), a voulu que l'auditeur soit immergé dans un concept où plusieurs "types de voix" soient entendues. James LaBrie s'en charge à merveille. Il faut aussi souligner que la musique et le chant véhicule un concept intéressant qui sort des clichés de la musique habituelle. En effet, les paroles sont basées sur les ouvrages du néo-darwiniste Richard Dawkins. Donc ici point de dragons, de valeureux guerriers ou autre, mais plutôt de mutations génétiques, d'adaptation à l'environnement...
En conclusion, on a un album riche et varié ou les mélodies font toujours mouches que ce soit sur les ballades (à ce titre "La Mer" est sublime), sur les titres plus envolés, quasi-aériens ("Off The ground", "Nice Guys Finish First"), sur les morceaux épiques (le magnifique "Message From The Mountain") ou les titres plus heavy ("Arms Races"). Un coup de maître pour ce premier Frameshift qui est appelé à connaître une suite selon les récentes déclarations de James LaBrie.
