Je plains les sourds, car ils ne connaissent pas le plaisir que peut procurer la musique. Un solo de guitare, le ronronnement d'une basse, la complainte d'un piano, le clinquement d'une cymbale, la puissance d'une voix... Sauf que là, face à cet Unplugged, je les envie. Avec cette tentative, KORN s'égare, se fourvoie, aveuglé par l'appât du gain et faisant fi de toute originalité ou talent, ce qui a de quoi éveiller les sens affûtés de l'auditeur, peu habitué au faux pas de la bande de Bakersfield. L'auditeur justement (le pauvre) qui se retrouve ici face à une galette sans saveur, où la garniture mince (potable "Creep") ne sait masquer le goût âpre d'une pâte trop cuite (abominable "Freak On A Leash" massacrée par un Davis aux abois et une Amy Lee qui, pour le coup, ne devait pas s'entendre chanter !) Finalement, les sourds ont de la chance. Et la musique, ils l'ont en eux. Beethoven et tant d'autres en sont la preuve. Davis et consorts devraient en prendre de la graine. Il en va de la survie de nos oreilles.