"...Les meilleures mélodies du monde sur les meilleures rythmes du monde, avec le plus d’énergie du monde, Kurt Ballou, le guitariste, est un génie, de la composition et de l’exécution. Il n’y a rien à jeter en terme de morceaux, rien à rejeter en termes de choix artistiques, l’album parfait"
A la lecture de ces lignes (qui sentaient tout de même la dithyrambe un peu douteuse) , une écoute s'imposait donc. Je décidais de donner sa chance à cet album fort prisé sur Sputnikmusic, considéré sur le dit-site comme l'un des meilleurs albums de Metal.
Mal m'en a pris.
Avant-propos de mon ressenti, je ne suis que peu friand de Mathcore/Post Hardcore et ce genre de gaietés mélodiques. Les quelques groupes du genre m'ont souvent rebuté (je pense notamment à THE DILLINGER ESCAPE PLAN, dont l'écoute me fut tout simplement insupportable). Il n'est cependant jamais trop tard pour changer d'avis et c'est avec cet état d'esprit que j'ai abordé ce disque.
Bien que je ne raffole point d’Extrême en général, il m'arrive de m'aventurer sur quelques œuvres dont la violence me paraît être intégrée et substantielle au propos de la musique (je pense notamment à Blackwater Park ou Deconstruction).
Il n'en fut malheureusement pas le cas ici. "Concubine", le morceau introductif, fut à ce titre un immense fou rire, tant je n'en ai retenu rien d'autre qu'une violence exacerbée gratuite doublée d'un chant des plus ridicules. Défauts récurrents sur la majorité des titres de l'album, je le crains.
La plupart des morceaux se conforment à ce triste schéma ; riffs trop souvent répétitifs joués à un volume indécent, vocaux atroces, batterie misant tout sur la brutalité (gratuite) au risque de tourner en rond...
A noter certains points : "Homewrecker" possède des riffs intéressants, mais accuse une fois encore une bien piètre performance vocale, pareil pour "Hell To Pay"...
L'éponyme possède une structure et certains plans plus recherchés, mais souffre d'une grande redondance quand à ses multiples breakdowns et accélérations rythmiques (sans parler, une fois encore, du chant...).
"Phoenix In Flight" est certainement le meilleur titre du lot; l'ambiance tragique y est correctement restituée sans excès de cris ou autres blasts inutiles, jouant à bon escient de ses chœurs plaintifs dissimulés derrière la saturation ambiante. A l'inverse, sa suite "Phoenix In Flames" est le parfait résumé des différents défauts de l'album, incompréhensible et abscond.
"Jane Doe' est un album qui semble reposer en tout et pour tout sur sa capacité à dépasser le mur du son. A ce titre, l'album est une franche réussite et décollera sans difficulté le papier-peint de vos murs si vous ressentiez le besoin d'en changer.
Il apparaît en revanche, et j'en suis le premier navré, fort peu pourvu de qualités esthétiques. La musique pratiquée ici est une longue litanie furieuse et sans concession. Mais pour aller ou ? Rien ne ressort d'une telle violence, si ce n'est une ininterrompue sensation d'inconfort et d'agacement, dont le propos m'échappe complètement. La violence, quelle que soit son intensité, ne me dérange pas tant qu'elle sert un propos, une idée la canalisant, lui donnant une direction.
À supposer que "Jane Doe" en comporte une, ladite orientation m’échappe complètement. Je m'abstiendrai de noter l'album pour cette raison, étant donné qu'il est possible que je n'y ai simplement rien compris. Ce qui ne m'empêche pas de rester très perplexe quand à la déclaration "les meilleures mélodies et rythmiques du MONDE"; même à supposer que je sois fan de Mathcore, il me semble peu crédible que l'ultime œuvre musicale de tous les temps et toutes les cultures prenne la forme d'un album de Hardcore bruitiste.