VIRGIN STEELE... Dès que l'on prononce le nom de ce groupe, certains ne peuvent s'empêcher de faire
la comparaison avec MANOWAR. A tort, car les 2 groupes ne jouent définitivement pas dans la même catégorie.
Avec MANOWAR, tout est dans le look des zicos : le cliché warrior/biker est poussé à son paroxysme, à la limite du ridicule. Chez VIRGIN STEELE, on s'attarde davantage sur la musique, chose sur laquelle la bande à Adams devrait prendre un peu exemple.
Alors autant le dire tout de suite : VIRGIN STEELE fait partie de ces groupes qui prennent aux tripes et auxquels on adhère sans conditions pour l'éternité (ou qu'on déteste pour la vie, le cas échéant).
Il y a 2 périodes chez VIRGIN STEELE. La première (82-93) est fourre-tout : le groupe y pratique un Heavy Metal dans l'ère du temps, suivant plus ou moins les modes de l'époque, tentant de conquérir une vaste fanbase allant du hardeux de base au trve metalhead. La deuxième (94-à nos jours) est l'adoption définitive du registre épique, grâce auquel le groupe a obtenu la reconnaissance.
"Guardians Of The Flame" est la deuxième offrande du groupe et appartient donc à la 1ere catégorie. Ce qui veut dire que les mecs de VIRGIN STEELE ne s'en tiennent pas encore à une ligne directrice. Le groupe bouffe à tous les râteliers, évoluant aisément de leur traditionnel registre épique vers des sonorités typiquement Hard US.
Point majeur de cet album : la beauté des refrains (comme toujours chez ce groupe) et ce, dès l'introductive et calibrée "Don't Say Goodbye (Tonight)".
Des morceaux tels que "Life Of Crime" ou "Hell Or High Water" restent gravés au plus profond de notre cervelle. Et que dire de ces moments de bravoure que sont "Guardians Of The Flame" et "The Redeemer"... Majesteux. Le contraste entre la burnée "Burn The Sun" et la ballade qui clôt l'album, "A Cry in the Night", belle à en pleurer, illustre bien cette capacité d'adaptation maitrisée et nous met à genoux définitivement.
Gros point fort de VIRGIN STEELE : David DeFeis. Tout bonnement hors normes et mille fois reconnaissable. DeFeis chante avec passion, sa voix transpire d'émotions au possible. Il n'y a pas 36 chanteurs capables de vous faire frissonner comme ça, bien qu'il montre ses limites dans les aigus extrêmes.
L'album est très fluide, les titres s'enchaînent le plus facilement du monde. Ce coté catchy et immédiatement assimilable en arrive presque à laisser un arrière-goût mielleux.
VIRGIN STEELE vient de signer là un très bon album mélangeant les influences Heavy et Hard U.S. assez calibrées (style qu'il conservera pendant pratiquement une décennie) capable de réunir aussi bien les amateurs de Heavy pur jus comme les fans de Hard 80's. Un album fédérateur en somme.
A noter également les 5 bonus sur la version remasterisée de chez Noise/Sanctuary ; 3 titres de bonne facture ("I Am The One", "Go Down Fighting" et "Wait For The Night" issus de l'EP "Wait For The Night"), une interview du groupe ainsi qu'un titre live inédit ("Blues Deluxe Oreganata (I Might Drown)").
