Nous sommes en 2009. Soit 9 ans après le bug de l'an 2000. Le constat sur ceux qui ont animé les 90's est assez éloquent : bon nombre d'entre eux ont disparu des radars, certains s'accrochent mais sentent franchement le moisi et d'autres ont fait des tentatives de come-back complétement ratées (n'est-ce pas SMASHING PUMPKINS ? Ou encore, quelques années plus tard, SOUNDGARDEN en 2012 avec le soporifique "King Animal"), confirmant que les années 2000 s'avèrent extrêmement compliquées pour la quasi-totalité d'entre eux.
Pourtant, ALICE IN CHAINS revient sur le devant de la scène au milieu des années 2000 avec un nouveau chanteur (William DuVall) pour remplacer le regretté Layne Staley. Autant dire que le défi s'annonce très difficile. Pourtant, à l'écoute de ce "Black Gives Way To Blue", ALICE IN CHAINS se révèle inspiré, très inspiré même, et le nouveau chanteur William DuVall s'en sort avec les honneurs. "Check My Brain", "A Looking In View" et "Last Of My Kind" s'imposent comme des tueries imparables. Et que dire de la chanson éponyme, avec Sir Elton John en personne au piano ? Ce qui est bien avec ce disque, c'est qu'il n'y a quasiment pas de remplissage, les compos ont été bien soignées, bien exécutées et AIC n'a pas cherché à faire du copier-coller par rapport à ce qu'il a produit durant son âge d'or. Et je ne sais pas si je suis le seul à avoir cette impression, mais ce disque, malgré son ambiance sombre et mélancolique, est davantage teinté d'optimisme, d'espoir.
Au final, AIC a rendu un fort bel hommage à Layne Staley. Bien sûr, "Black Gives Way To Blue" n'atteint pas les sommets stratosphériques d'un "Dirt" ou de l'éponyme de 1995, mais son rendu final est très satisfaisant, inespéré même au vu de ce que le groupe avait dû endurer dans le passé. Ce disque a surtout apporté la preuve qu'AIC était bel et bien le représentant le plus brillant et le plus talentueux de toute cette mouvance Grunge. Et ALICE IN CHAINS peut se targuer d'avoir encore des ressources, contrairement à bon ombre de groupes phares des 90's. Pour conclure, je dirai qu'en effet, il faut croire aux miracles, la preuve.