Une chronique un poil sévère à mon sens. Cette galette recèle une ambiance plutôt travaillée et pas désagréable du tout. Si l'originalité n'est pas le point fort de l'album (c'est UDO en même temps), il reste que cette mouture est quand même bien forgée. J'ai relevé 5 bons titres ("Bogeyman", "Dominator", "Infected", "Devil's Rendez-Vous", "Speed Demon"), 2 à chier ("Doom Ride" et "Black And White"... choisi pour le clip, c'est un comble), et 4 titre sympa qui se laissent écouter ("Heavy-Metal Heaven", "Stilness Of Time", "Pleasure In The Darkroom" - pour l'ambiance !- , "Whisper In The Dark").
Décortication ci-dessous :
Comme cela a déjà été dit, depuis l'album "Solid" (en 1997), U.D.O. a tendance à enchaîner les albums selon une forme binaire qui se résume de la manière suivante :
"bon / moyen / bon / moyen / bon... etc."
Ainsi, "No Limits" (en 1998) faisait vraiment pâle figure face à son successeur "Holy" qui défouraillait grave. S'en suivit un "Man And Machine" peu apprécié par la plupart des chroniqueurs (alors qu’à mon sens, cet opus n’aurait pas dépareillé dans la discographie d'ACCEPT, mais passons...), remit à l’heure par le rugueux "Thunderball". Le souffle tomba à nouveau court sur "Mission N°X" (le plus mauvais à mon humble avis, malgré quelques titres bien sentis), puis arriva le monstre "Mastercutor" en 2007.
Les plus malins d’entre vous se diront donc d'avance que ce "Dominator" est forcement mauvais... Eh bien faux !
Prenez "Holy" et "Mastercutor", ajoutez une pincée de "Balls To The Wall" et secouez (TRÈS) fort ; mesdames et messieurs, voici "Dominator" (apparemment très inspiré par l’univers Terminator, ce qui rend le titre de l’album "très" original, hem). Comme à l'accoutumée, vous allez vous farcir quelques titres de remplissage (qui se laissent écouter sans vraiment décoller pour autant) ; et c’est "Doom Ride" et "Black And White" qui se coltinent donc le mauvais rôle. Pour le reste, bande de fieffés amoureux du Heavy traditionnel "In-Your-Face", vous allez en avoir pour vos écus !
Si "The Bogeyman" démarre sur des allures mi-tempo pas désagréables, "Dominator" viendra vous plomber le crâne avec une rythmique sortie tout droit des forges de la sauvage Germanie. "Infected" (choisi pour le single) ira également en ce sens, sans parler bien sûr de l’accélération "Speed Demon", LA chanson rapide de l’album.
Et à côté de tout ça alors ? Eh bien ça se partage entre un hymne fédérateur, "Heavy Metal Heaven" (sympa sans plus), deux ballades, "Stillness Of Time" et "Whisper In The Dark" (cette dernière aux airs très "Winter Dreams" d’ACCEPT), et une chanson bien couillue, "Devil’s Rendez-vous", dans la veine d'un "Cut Me Out" (album "Holy") et "Trainride In Russia" (album "Tunderball"). Le tout, évidemment, très réussi.
Pas besoin de vous farcir le crâne avec 15 000 écoutes pour commencer à apprécier, tout ces titres font mouche du premier coup (pour autant d'aimer ce genre de Metal, bien entendu).
Suivant l’édition, la chanson bonus ne sera pas la même. Ainsi le "bonus track" du digipack est le titre "Pleasure In The Darkroom", un mi-tempo très axé sur une ambiance sombre pas trop mal réussie. L'autre "bonus track" de l’édition japonaise est "Bleeding Heart", bien plus Rock 'N' Roll par-contre. Si "I'm A Rebel" d'ACCEPT vous donnait envie de taper du pied, vous risquez de retrouver ce phénomène avec ce bonus-ci.
Conclusion :
Fan d'UDO, ne vous posez même pas la question, foncez !
Les autres ? Eh bien c'est un excellent album pour découvrir le groupe sous des auspices un peu plus modernes (la production est béton !), ou même approfondir votre connaissance de l'oeuvre du groupe (même si "Holy" ou "Mastercutor" conviendraient mieux à cette tâche).
3,5/5.