Je reviens après une longue "pause". Cet album représente l'apogée artistique de SLIPKNOT, ça fait un an qu'il est sorti maintenant et je le réécoute régulièrement toujours avec plaisir. "The End, So Far" est comme une sorte de best of mais avec que des nouveaux titres, dans lesquels le groupe explore tout ce qu'il sait faire: "Adderall" est une introduction assez posée, et si ce n'est pas nouveau en soi, car "Prelude 3.0" de "Vol. 3" est aussi un morceau d'intro tout en retenue et ambiance, c'est sa "couleur" tonale, très lumineuse, qui surprend. Elle enterre facilement 90% de la pop mainstream actuelle.
Toutefois, les morceaux suivants reviennent vite à du metal SLIPKNOTien, dans lequel les riffs de guitare constituent l'ossature principale des compositions. Ce que je remarque, c'est que le groupe est très virtuose dans sa musique, tant au niveau des guitares rythmiques dont les riffs syncopés sont très acérés la plupart du temps, notamment sur "Hive Mind", "Warranty" et "H377" (Hell à l'envers?), que dans ses parties mélodiques incarnées sous plusieurs formes: leads de guitare, parties chantées de C. Taylor, arrangements de claviers...
En parlant de mélodie, ça me permet de ramener sa soeur: l'harmonie. Le SLIPKNOT moderne (années 2010 jusqu'à nos jours) est très friand du mode mineur harmonique, qu'on retrouve sur "The Dying Song", "Yen" et "Hive Mind" entre autres, mais aussi du mode phrygien dominant couplé aux chromatismes habituels pour les passages les plus métalliques de la plupart des morceaux en fait.
Aussi, au rayon des curiosités, "Acidic" est une chanson bien barrée comme SLIPKNOT en a le secret, "Heirloom" qui paraît être de la pop/rock assez banale de prime abord propose des changements de tonalités judicieux et bien amenés, tout comme "De Sade" (une chanson sur l'écrivain français? Les gars de SLIPKNOT seraient-ils des hommes de lettres?) qui possède un côté grandiloquent presque théâtral, tandis que la très halloween-esque "Medicine For The Dead" sonne comme une version plus gentille de "Skin Ticket" de l'album "Iowa", mais avec une lourdeur lugubre très similaire dans son atmosphère étouffante.
Enfin, mention spéciale à "Finale", magnifique morceau de clôture avec une couleur gothique très prononcée, qui rappelle celle de chansons comme "A Liar's Funeral" et "Not Long For This World" de l'album précédant, "We Are Not Your Kind". "The End, So Far" en est d'ailleurs un digne petit frère, et je me demande ce que nous réserve SLIPKNOT plus tard, car outre le départ du batteur Weinberg, il y a la direction musicale étonnante de "Bone Church", nouveau morceau à part dévoilé depuis la sortie de "The End, So Far" qui se décale encore plus du style d'origine du groupe. Affaire à suivre...
Note: 5/5 (tous les titres me plaisent, rien à redire).
Morceaux favoris: "Adderall", "Yen", "Hive Mind", "Medicine For The Dead", "Finale".
