SEPTICFLESH : SUMERIAN DAEMONS (2003)

		Le 19 Juillet 2004 par JULIEN Salut Volthord ! C'est moi qui me suis personnellement chargé de chroniquer tous les disques studio de SEPTIC FLESH. Il y a donc une certaine cohérence dans ma notation. Et je pense en effet qu'avec SEPTIC FLESH, la scène extrême possédait un groupe au talent rare, de ceux qui instaurent des règles et parviennent, dès leurs débuts, à déposer un son. Que tu écoutes leurs deux premiers disques qui sont des merveilles de Death atmosphérique et onirique, que tu te passes le plus théâtral "Ophidian Wheel" (avec les premières interventions de la chanteuse lyrique Natalie Rassoulis), que tu découvres l'expérimental "Revolution D.N.A." ou le plus brutal et orchestral "Sumerian Daemons", tu reconnaîtras immanquablement la patte du groupe, une signature mélodique très particulière, à la croisée des riffs chantants si prisés dans le Death mélodique suédois (IN FLAMES et consorts) et de l'illumination d'un Gothique à la PARADISE LOST. Ma description est assez insatisfaisante et je n'ai pas l'impression de bien retranscrire mon sentiment, j'en suis désolé... mais l'important reste que SEPTIC FLESH n'a, pour moi, jamais raté un seul album : ils sont tous excellents à mon goût, à la fois novateurs, riches et indéniablement séduisants. Le seul élément qui pourrait rebuter l'auditeur, c'est la voix Death de Spiros, qui est très ronde et caverneuse... mais le bougre parvient à nous éviter l'agression bête et méchante, et la qualité mélodique hors du commun de la musique développée par le groupe aide à apprivoiser la chose. En fait, il est très difficile de rapprocher dès lors SEPTIC FLESH d'une autre formation, tu l'auras compris... La voix m'amènerait (et c'est ce que je fais) à parler de Death, d'autant que certains riffs et tempos ne laissent pas d'évoquer ce genre (pas sur "Revolution D.N.A." toutefois)... et en même temps, la faculté unique du groupe à nous happer dans un monde de rêve, où flirtent la philosophie, la mythologie et un intérêt manifeste pour la science, tout ça me fait dire que l'appelation "Death" est inexorablement trop étriquée pour contenir le potentiel créatif du groupe. En tout cas, SEPTIC FLESH n'a pas grand chose à voir avec les groupes que tu cites "au cas où" ^_^ : sa musique est bien moins évidente que celle d'IN FLAMES et SOILWORK, plus évolutive aussi, et riche d'ouvertures plus nombreuses (illustrées par l'album puzzle "A Fallen Temple", qui réunit un réenregristrement de la démo du groupe, encore marquée par le caractère abrupt du Death, et de nouveaux morceaux plus généreux en mélodies lumineuses, riffs divins et vocalises féminines aériennes). La musique de SEPTIC FLESH est également plus concise et moins branchée structures alambiquées qu'OPETH, et recourt davantage aux claviers. Enfin, je ne saurais t'indiquer quel est leur "meilleur" album... Tout dépend en fait de ce que tu recherches. Si tu veux voir ce que trois génies grecs peuvent dire d'original dans le registre du Death, en le vrillant d'une recherche esthétique et mélodique très attentive aux atmosphères, savoure "Esoptron", "Ophidian Wheel" ou même "Mystic Places Of Dawn". "Revolution D.N.A." est un disque plus étrange, habité d'un Metal direct et truffé d'arrangements électro et modernes, avec un chant masculin nasillard qui se partage la vedette avec la voix de Spiros et quelques vocalises plus Black (sans omettre quelques vocalises trafiquées). "Sumerian Daemons", le dernier album du groupe, est une merveille de noirceur Death/Black orchestrale, un gros coup de poing dans la face après un "Revolution D.N.A." finalement peu agressif (sauf dans sa démarche, pour le moins déstabilisante après quatre enegistrements très fortement marqués d'une inspiration classique/opéra) : le groupe développe sur "Sumerian Daemons" une agressivité plus entrevue depuis ses premiers pas, mais avec un renfort de choeurs (masculins et féminins) impressionnants, une production sans faille, des arrangements plus contemporains, et affiche (je trouve) une volonté de faire choir de leur trône tous les DIMMU BORGIR de la terre... Allez, je me mouille un peu : Si je devais te conseiller trois disques, je dirais "Esoptron" (nombre de passages et riffs sont à pleurer de beauté), "Ophidian Wheel" (mon premier SEPTIC FLESH, acheté l'année de sa sortie, sur la foi d'un Metallian qui lui avait accordé 6/6... la production est un peu étrange, mais Natalie apparaît pour la première fois...) et "Sumerian Daemons" pour sa noirceur. Si tu deviens accro, procure toi ensuite "A Fallen Temple" (le réenregistrement de la démo montre tout le talent originaire du groupe, et tu y découvriras la facette la plus classique de SEPTIC FLESH, avec des morceaux très théâtraux qui préfigurent le projet parallèle CHAOSTAR). Le cas "Revolution D.N.A." est à part... fais toi prêter le disque ou écoute le avant ! Moi j'aime beaucoup, mais le côté électro est étrange et difficile à assimiler au début. Enfin, si tu as aimé "Esoptron", laisse toi tenter par "Mystic Places Of Dawn", qui reste dans l'esprit (bien qu'un peu plus violent)... en fait, il fait que tu achètes tout, arf !!! Désolé pour une si longue réponse... j'espère que tu n'auras pas déployé pour rien autant d'efforts à me lire ! Et tiens-moi au courant de ton immersion dans le monde de mes chouchous grecs... je ne pense pas que tu le regretteras, car tu découvriras une formation unique... merci à Holy Records de leur avoir donné leur chance !

		Le 17 Juillet 2004 par JULIEN Bah oui, le groupe a splitté, snif snif... Quel dommage qu'un tel artisan de l'extrême rende les armes ! Concernant les nouveaux projets des membres du groupe, je sais que Chris, l'un des deux guitaristes, a mis sur pied un projet de musique orchestrale expérimentale, appelé CHAOSTAR. En effet, après "A Fallen Temple", SEPTIC FLESH s'est dissocié en deux entités : une entité Metal, sans chant féminin et orchestrations classiques, et qui enregistrera le très étrange (et très bon) "Revolution D.N.A" (chronique de cet album de Metal direct et truffés d'arrangements expérimentaux bientôt sur le site, rédigée par mes soins, avec une note de 4/5) puis le dantesque et violent "Sumerian Daemons" ; une entité découlant du goût de SEPTIC FLESH pour la touche "opéra" qui illuminait "Ophidian Wheel" (les trois instrumentaux du disque) et "A Fallen Temple" (avec les morceaux "Underworld"). CHAOSTAR existe toujours, et a d'ors et déjà enregistré deux disques (dont le petit dernier fait l'objet d'une chronique à paraître bientôt sur le site). Malheureusement, en dépit de quelques recherches internet, c'est tout ce que j'ai pu trouver sur l'après SEPTIC FLESH... Snif, allez les gars, un bon geste quoi... REVENEZ !!!