Il est évident que ENSLAVED ne compose pas de la musique comme on applique un cahier des charges précis, à la clause et à la virgule près. Et heureusement parce que les groupes qui pratiquent cela finissent par s'embourber dans les poncifs du genre, et n'ont plus rien à dire au bout de 3 ou 4 albums, quand cela ne vient pas encore plus tôt. Ainsi cet album reste encore dominé par un côté expérimental et déroutant évident. Pour ma part j'ai toujours accepté qu'un groupe, comme ses musiciens, vive, évolue, vieillisse, et nous propose des choses différentes. Alors ici, le côté black est moins présent que sur les premières productions, le rythme est globalement plus lent, mais la force d'ENSLAVED réside dans sa fabuleuse capacité à composer et à transcrire une atmosphère et une ambiance toujours très prenantes. Si on fait partie de ceux qui acceptent qu'on puisse mettre le cahier des charges du genre au feu, de ceux qui prônent que la liberté de composer ce que l'on a envie doit toujours primer sur les critiques des censeurs, des gardiens sectaires du temple du genre musical, alors là c'est le jackpot, vous saurez profiter de cette aventure fabuleuse que nous offre ENSLAVED.