"il ne reste de ces emos blasés que des trentenaires dans un job corporate qui pourront éventuellement, au détour d'une formule Excel, masquer le bruit ambiant de l'open space avec ce produit dérivé de leur jeunesse." Déjà, merci pour cette réflexion juste et très drôle à la fois (Cette description se vérifie quasiment à chaque fois que je discute avec des gens me parlant d'Evanescence avec des tremolo dans la voix).
Perso, j'ai presque trente ans, je n'ai jamais vraiment compris le phénomène, et ça ne s'arrangera pas avec "The Bitter Truth". Le groupe n'a finalement sorti qu'un album efficace sans être révolutionnaire ("Fallen"), et encore, il n'évitait déjà pas l'écueil du remplissage.
Mais ce cru 2021, ça ne va pas du tout. Les compositions sont d'une platitude assez incroyable, seuls quelques rares moments m'ont fait hausser un sourcil ("Feeding The Dark", éventuellement "Part Of Me"), mais ça s'arrête là. La voix d'Amy Lee me crispe, les mélodies sont pauvres, et rien accroche l'oreille, pas un accord, pas une subtilité technique, une progression qui sortirait d'un schéma complètement balisé et exploité cent fois mieux par d'autres formations depuis plus de vingt ans.
Et le son finit de gâcher la fête. La production est très étrange, comme complètement étouffée, je n'arrive pas à saisir ce qui cloche mais ça se ressent d'entrée. Certains instruments vont tout d'un coup vous agresser les oreilles avant de passer au second plan, et ce au sein du même morceau (c'est particulièrement vrai avec les pistes de batterie). On a le sentiment que le groupe a enregistré dans une pièce de trois mètres carrés, si quelqu'un arrive à éclairer ma lanterne sur les raison de ce mix si pénible...
Mais il faut croire que "The Bitter Truth" a trouvé son public, vu tous les avis positifs que j'ai pu lire ou entendre depuis sa sortie.