Quand je découvrais JUDAS PRIEST, j'étais particulièrement fan de ce best-of. Ce n'était pas tous les jours que l'on sortait des compilations aussi riches et variées, qui plus est avec une tracklist aléatoire plutôt que chronologique. Bon choix. Avec en prime, une sublime fresque en guise de pochette qui reprend les éléments-clés des différentes aventures de JUDAS pour un rendu visuel grandiose. Du grand art de la part du dessinateur Mark Wilkinson dont j'admire le style (steel ?).
Oui mais. Voilà un an que je me suis procuré ce fameux double-CD, et l'engouement n'était plus tellement là. Alors oui, les classiques ne manquent pas à l'appel ("Hell Bent For Leather", "Breaking The Law", "Electric Eye", "You've Got Another Thing Comin'", "Freewheel Burning", "Painkiller"), on y trouve quelques trésors de guerre ("Victim Of Changes" en live, "Blood Red Skies", "Sinner", "Beyond The Realms Of Death") et même quelques surprises réjouissantes ("Dissident Aggressor", "Desert Plains", "The Rage").
Sauf qu'on trouve aussi dans cette compile des intrus qui n'auraient manqué à personne, même pas à Bernadette Chirac (hein, Canard). Pourquoi le groupe nous a gratifié d'un "Eat Me Alive" plutôt qu'un "Rock Hard Ride Free" ou un "Sentinel" issu du même disque ("Defenders...") ? Des choix comme "Solar Angels" ou "Night Comes Down" me font sourciller d'étonnement comme Sean Connery car même s'ils sont très bons, ces titres sont pas incontournables pour autant.
Je me rends compte aussi qu'elle est finalement incomplète, cette double-galette. JUDAS semble impardonnable à mes yeux d'avoir pu laisser passer des tubes comme "One For The Road" (une version live parue sous Columbia, ça doit sûrement exister), "Diamonds And Rust" (merde, quoi), "Out In The Cold" ou "I'm A Rocker" (en option ce dernier, si j'avais été membre du PRIEST). Z'ont même pensé à retirer le superbe solo d'introduction de "Metal Meltdown" sur ma version... Merci les gars, fallait pas.
Le pire dans tout ça, c'est que j'avais prêté cette compile à une copine qui se revendiquait fan de Metal. Jusqu'au jour où elle me rend l'objet en m'affirmant que "c'est pas du Metal, c'est du bon vieux Hard Rock, gentil quoi". Meeeerde. Encore heureux que je lui ai pas passé du MANOWAR, sinon les horloges auraient cessé de tourner, les oiseaux se seraient tus, bref, le Monde se serait retrouvé dans une faille spatio-temporelle.
"Metal Works '73-'93", ou un album qui m'aura complètement frustré.
