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Judas Priest
Ram It Down
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le 21 Janvier 2023 par JéRôME OZENDRON


- Bien ! La parole est maintenant à la défense, nous écoutons la plaidoirie de Maître Ozendron.
- Madame la Présidente, mesdames messieurs du tribunal. Alors, "Ram It Down", le mal-aimé de JUDAS PRIEST, est-il si mauvais que ça ? Je vais vous prouver que non et qu'il s'agit d'un très bon album de Heavy Metal. Car oui, c'est bien de Heavy Metal dont il est question. Et le Heavy Metal doit-il être lisse, propre, stéréotypé comme aujourd'hui ? Non mesdames et messieurs... Le Heavy Metal doit être sale et vicieux. Et qui peut être plus sale et vicieux que le divin Rob Halford qui est absolument déchaîné sur cet album ? Tenez, moi qui suis hétéro jusqu'au trognon, il suffit que j'imagine Rob chanter "If you want it come and get it" en me pointant du doigt et en se trémoussant pour me provoquer des sensations qu'aucune femme n'a jamais pu me faire ressentir !
(Indignation dans la salle)
- Maître Ozendron ! Je vous rappelle que nous sommes dans un tribunal ! Un peu de tenue !
- Oui madame la Présidente, vous avez raison, je vais me recentrer sur le propos. Bref, vous voulez du Heavy Metal, prenez et servez-vous ! Comment le morceau Heavy Metal n'est pas devenu l'hymne de notre musique ? C'est à n'y rien comprendre. Et que celui qui ne lève pas le poing sur "Hard As Iron" aille écouter du PAPA ROACH !
(La présidente frappe avec son marteau)
- Maître Ozendron ! La discrimination n'est pas un élément valable dans une plaidoirie !
- Oui bon euh... Que disais-je ? Ah oui. JUDAS PRIEST a toujours brillé par ses reprises, pourquoi diable celle de "Johnny B. Goode" est-elle si peu appréciée ? En voilà une énigme. Certes le résultat est déroutant, mais pouvait-il en être autrement en métalisant un vieux tube de Rock and Roll ? Bien sûr que non, et rien que pour ça la démarche est formidable ! D'ailleurs moi à chaque fois que j'écoute ce morceau je ne peux pas m'empêcher de TANANANANNAN !
(Maître Ozendron exécute des pas de duck walk tout en faisant du air guitar, ce qui provoque l'hilarité de la salle)
- Silence ! Silence ! Ou je fais évacuer la salle ! Maître Ozendron ! Nous sommes dans un tribunal ici ! Pas au cirque ! Si vous continuez je demande au greffier de ne pas tenir compte de votre plaidoirie !
- Je vous prie de m'excuser Madame la Présidente. Je poursuis. Car voyez-vous, le Heavy Metal c'est aussi de l'émotion. Et peut-on faire plus émouvant que "Blood Red Skies" ? Ce morceau me fait systématiquement dresser les poils, y compris les poils pubiens !
( Nouvelle indignation dans la salle)
- Maître Ozendron ! Cela suffit !
- Mais madame la Présidente, il est difficile de parler de cet album sans user de superlatifs ! Tenez, prenez "Love Zone". De prime abord moyen, ce morceau me donne pour autant l'irrépressible envie de me faire menotter par Rob pour qu'il me traîne de force dans les backrooms d'une boîte gay clandestine sordide pour m'y faire subir les pires outrages et me...
(Protestations de plus en plus vive dans la salle)
- Silence ! Maître Ozendron ! Je vous préviens ! Je vais ordonner une enquête qui va conduire à votre radiation de l'Ordre ! Veuillez conclure cette mascarade et qu'on en finisse !
- Et bien pour conclure je dirais que moi, Maître Ozendron, avocat au barreau Of Steel, je déclare que JUDAS PRIEST est l'incarnation du Heavy Metal et que je sers de table basse à Rob ! Rob !!! Tu m'entends ? Je suis à toi !!! Je suis ta chose !!!
(Une émeute se déclenche dans la salle)
- Greffière ! Faites venir une escorte pour conduire Maître Ozendron hors du tribunal ! La séance est suspendue !

le 03 Octobre 2022 par FRED


Disque sorti à la mauvaise époque.
En pleine tourmente Thrash et alors que le virage "américain" de "Turbo" avait été diversement apprécié (euphémisme).
Pourtant, on y retrouve bien l'ADN de JUDAS, avant l'horripilant coup de volant à droite que constituera "Painkiller", et sa porte désormais ouverte à tous les futurs abus ("Jugulator").
Ego te absolvo, "RID" ! Rien que pour cette relecture de Chuck BERRY.

le 29 Septembre 2022 par FREDIAN


Après l'intermède mi-figue mi-raisin "Turbo", que ce soit artistiquement (un album hétérogène) et commercialement (qui s'est bien vendu mais assez loin des attentes du groupe) et le relatif échec commercial du pourtant très bon "Priest...Live!", JUDAS PRIEST tape du poing sur la table (ou plutôt sur le monde du Metal) et revient plus fringant que jamais avec ce "Ram It Down" d'apparence plus agressif. La pochette, qui marque le début de la collaboration du groupe avec Mark Wilkinson, ne peut être moins équivoque et le rugissant opener éponyme vient confirmer la tendance.

La réalité n'est pas aussi manichéenne que ces premières impressions et "Ram It Down" s'inscrit en fait dans l'évolution permanente du groupe depuis ses débuts. Ainsi "Ram It Down" est en quelque sorte un double pont entre d'un côté à ma gauche "Defenders...", à ma droite "Turbo" et de l'autre côté "Painkiller". Ces échos inter-albums, c'est une caractéristique marquante chez JUDAS (*1). Ici, c'est le cas des deux meilleurs titres (de loin): l'excellent éponyme, sorte d'étape intermédiaire entre "Freewheel Burning" et "Painkiller" et la superbe power-ballad "Blood Red Skies", le chainon manquant entre "Turbo Lover" (les couplets) / "Out In The Cold" (la progression, le refrain fédérateur) et "A Touch Of Evil"? Au-delà de ces ponts qui me tiennent à coeur, "Ram It Down" est aussi, à sa sortie, la deuxième partie du projet avorté "Twin Turbos" (*2). Curieusement (ou non (*3)) et excepté "Heavy Metal", cela correspond aux morceaux les plus vindicatifs ("Ram It Down", "Hard As Iron") et les plus Heavy ("Love You To Death", "Monsters Of Rock"), ce qui confirme l'orientation délibérément commerciale de "Turbo" (*3).

"Ram It Down" se veut plus varié que ses prédécesseurs des 80ies (excepté "Point Of Entry") et propose une certaine dichotomie entre le retour de l'agressivité qui atteint son paroxysme au chant et préfigure nettement "Painkiller" (e.g. "Heavy Metal" sorte de morceau pilote à la "trilogie" "All Guns Blazing"/"Leather Rebel"/"Metal Meltdown", le rouleau-compresseur "Hard As Iron" gâché par un refrain un peu tarte, même le plus nuancé mais moyennasse "Love Zone" voit Rob à l'attaque sur ses couplets), et une volonté toujours présente de séduire la bande FM (le sympathique mais anecdotique "I'm A Rocker" au refrain entrainant, la reprise endiablée de "Johnny B. Goode" qui voyait le groupe tenter de réparer l'énorme erreur de "Reckless" (*4), en vain (*5)). Et quand JUDAS essaie de combiner ces deux aspects, il se plante: le pataud "Come And Get it" et le mièvre "Love Zone" (nonobstant un joli solo rock'n'roll dans l'esprit).

JUDAS renoue aussi avec les curiosités dont il parsemait ses albums et qui étaient absentes des deux derniers opus (*6). Ainsi le groovy mais lourdaud "Love You To Death", dont le riff bien Heavy me rappelle un peu le "Zero The Hero" du SAB' période Gillian, peut faire écho (certes ultra Heavy) à "Burnin' Up" et voit Rob s'éclater au chant dans un improbable croisement entre "Love Bites" et "Island Of Domination". Et le pachydermique, presque Doom, "Monsters Of Rock" exploite ce que le groupe avait commencé sur "Heavy Duty", en allant beaucoup plus loin pour un rendu que je trouve plus réussi ; il s'en dégage une atmosphère, un souffle pesant, presque malsain dans un esprit B.O. dont Glenn est d'ailleurs très friand.

Cet album marque une rupture dans la carrière du groupe et amorce une fin de cycle (j'ai déjà évoqué le changement d'illustrateur) puisque ce sera le dernier produit par Tom Allom (présent depuis "Unleashed...") avant son retour plus de trente ans plus tard (*7). C'est aussi la dernière prestation studio de Dave Holland qui quittera le groupe à l'issue du "Mercenaries of Metal Tour" qui suivra. Prestation partielle qui plus est puisque le groupe décida d'utiliser une boîte à rythme en guise de batterie sur la majorité de l'album (je lus que Dave était malade/blessé pendant l'enregistrement et que le groupe préféra cette option à la recherche d'un batteur de session), ce qui lui donne un côté synthétique et mécanique, très froid. C'est particulièrement flagrant et désagréable sur les morceaux les plus agressifs ("Ram It Down", "Hard As Iron" sur lesquels Dave ne pouvait sans doute pas assumer la double pédale). En outre, le son de caisse claire, surgonflé et artificiel, est gonflant (justement) à la longue.

La réédition 2001 de l'album propose deux titres supplémentaires. Deux lives. Pas d'inédit studio ici (apparemment celui qui y était destiné a été perdu...). Un "Night Comes Down", issue du "Metal Conqueror Tour '84", un peu poussif et un "Bloodstone", tiré du "World Vengeance Tour '82", fidèle. Encore une fois, ces choix de bonus tracks pour les Remasters 2001 sont à minima curieux pour ne pas dire incohérents. Pourquoi ne pas avoir inclus ici les deux inédits des sessions de "Ram It Down"? Le puissant "Thunder Road" (ajouté à "Point Of Entry") et l'aérien "Fire Burns Below" et son solo acoustique (sorti sur "Stained Class"). Tous deux excellents en plus, en tout cas meilleurs qu'une bonne moitié de l'album (bien que gâchés, eux aussi, par leur batterie synthétique, particulièrement ridicule sur le second cité), montrant une nouvelle fois que le groupe avait perdu de son flair.

Au final, "Ram It Down" est un album inégal, encore teinté de compromis preuve d'un groupe qui se cherchait en cette fin des 80s et qui ne semblait pas encore tout à fait certain de la direction artistique à prendre pour aborder les 90s. Résultat ? Deux albums bilan qui ouvraient beaucoup de portes mais qui ne s'affirmaient qu'imparfaitement. Ici, au-delà du manque d'inspiration et de créativité qui balaye une bonne moitié de l'album, ce dernier est plombé par quantité de refrains bas de gamme ("Heavy Metal", "Hard As Iron", "Love Zone", "Come And Get It"...) et par cette batterie programmée qui finit par agacer. Pour finir sur une bonne note, saluons à nouveau le retour (enfin !) de la ballade épique made in JUDAS (la dernière remonte à "Beyond The Realms Of Death", dix ans plus tôt!) portée par des guitares orgasmiques et un Rob impérial. "Blood Red Skies" est assurément un des plus grands morceaux du PRIEST.


Note: 2,5/5 descendu à 2 pour les mauvais refrains et la batterie programmée

Le monument : "Ram It Down"
Le hit : la cover endiablée "Johnny B. Goode"
La perle absolue : "Blood Red Skies"
La curiosité : "Monsters Of Rock"


(*1) On peut ainsi s'amuser à relier "Rocka Rolla" à "Jugulator" (voire "Demolition") et de finir par en admettre une certaine filiation qui, de visu, semble impossible. Quelques "séries" non exhaustives:
"Cheater" - "Starbreaker" - "Evening Star" - "Leaving After Midight" - "...Another Thing Comin"
"Run Of The Mill" - "Here Come The Tears" - "Beyond..." - "Blood Red Skies" - "A Touch Of Evil" - "Cathedral Spires"
"Call For The Priest" - "Exciter" - "Screaming..." - "Freewheel..." - "Ram It Down" - "Painkiller" - "Jugulator" - "Machine Man"
"You Don't Have To Be Old To Be Wise" - "Point Of Entry" de manière générale - "...Chains" - "Some Heads..." - "Wild Nights..." - "I'm A Rocker"

(*2) La 3ème partie, nous la découvrirons dans les Remasters 2001 et sur la compil' Metalogy (2004).

(*3) "Twin Turbos" devait présenter les différentes facettes musicales du groupe. Les morceaux les plus commerciaux ont été réunis sur "Turbo" (tout en gardant 2-3 titres plus musclés). Restaient les plus agressifs qui ont tous finis sur "Ram It Down". Ceux que l'on découvrira sur les Remasters 2001 et sur Metalogy sont pour la plupart des ballades. Ce choix était donc une véritable volonté de rattraper par la manche les fans déçus par "Turbo".

(*4) Ils ont refusé qu'il fasse la BO de Top Gun, malgré des paroles en adéquation avec le film, pensant que ce dernier ferait un flop et sous prétexte que le titre n'aurait alors pas figuré sur "Turbo" (des questions de droits).

(*5) Cette reprise servit de "soundtrack" au film Johnny Be Good (Toutes folles de lui en français) qui fut un flop retentissant.

(*6) "Love Bites" est un morceau assez singulier certes, mais qui s'inscrit dans les deux premiers tiers "in your face" de "Defenders...", sorte d'encyclopédie du Heavy en six tomes.

(*7) Tom Allom produira les Lives "A Touch Of Evil" et "Battle Cry" et reviendra aux manettes en studio pour "Firepower".

le 22 Juin 2022 par LE MOUNGEPEDOUN


Le petit frère de "Turbo", en moins bon tout de même, niveau écriture.

Ça lorgne encore vers les US, à la recherche de ces satanés dollars, seuls bémols, le titre "Heavy Metal" clichesque et saoulant, et la reprise "Johnny B Goode" qui est un massacre infâme.

le 21 Juin 2022 par SWISSIDOL


Trois titres à retenir, dont une reprise : "Ram It Down", "Johnny B Goode" et "Blood Red Skies". Le bilan n'est pas fameux. Allez, je veux bien citer "Heavy Metal" ou "Hard As Iron" dans la colonne 'potable' mais le compte reste modeste.
A ne pas vouloir choisir entre son synthétique et gros Metal, JP se plante!













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