Il est méchant, il n'en a rien à fiche, il continue de balancer des vacheries sur Euronymous des années après l'avoir trucidé, il a flirté avec les idéologies les plus répréhensibles, il écrit des bouquins sur la mythologie ou la politique, il s'est rebellé contre toutes les modes et les normes (du bon goût ou de la professionnalisation musicale), il a arrêté le Black Metal dès que c'est devenu (un tout petit peu) à la mode en 93-94, il a réalisé environ 4 albums en 3-4 ans avant de faire 20 ans de taule (tandis que MAYHEM a peiné à en sortir un seul), il a créé un Black Metal unique, monotone et ensorcelant, tout seul, jouant de tous les instruments et enregistrant le plus vite possible, dans le dénuement le plus total et sans corriger les erreurs éventuelles (afin, dit-il, d'être le plus vrai, organique et cheap possible)...
Qui ça?
Varg Vikernes, né Kristian, alias Count Grishnack et son one man band BURZUM.
Sur ce premier album il y a déjà tout, l'univers mi-fantaisie mi-mythologie, la musique répétitive et (donc) ensorcelante, le son abominable enregistré de façon quasi "live" (et généralement en une prise) avec les premiers instruments qui lui passaient sous la main, un feeling "amateur" délibéré et la voix d'un mec au bord du suicide.
Vikernes affirme que le premier morceau de l'album "Feeble Screams From Forests Unknown" contient et résume tout l'esprit et la thématique de BURZUM, et que le reste des morceaux et albums sont des "notes dans la marge" de ce texte.
Un indispensable, comme les 3 autres.