Moi, je l'aime beaucoup, cet album, et ce, à ma grande surprise. Je suis pourtant assez d'accord avec la chronique de Volthord même si je trouve la note, au final, assez sévère. On sent que la chronique, par ailleurs assez équilibrée, renvoie un peu dos-à-dos les deux faux frères, chacun dans leurs églises respectives. 0 à 0. L'encensoir au centre. Pourtant, "Hospodi" réussit ce que "Litourgiya" n'avait pas totalement atteint et ce que - je sais ici que cet avis risque de provoquer l'ire des dévots du "Real Batushka" (que cette opposition est conne au passage) - "Panihida" rate totalement. Là où ce dernier sature l'espace sonore par une surabondance d'effets et conjugue jusqu'à l’écœurement la formule de l'essai précédent, "Hospodi" laisse plus de place à l'espace et à la respiration et, de mon point de vue, à une certaine émotion. On s'éloigne clairement de Black Metal au sens orthodoxe (?) du terme pour des contrées plus... Rock en fait. Après plusieurs écoutes, je trouve la construction de l'album assez logique, comme une longue messe aux morts se terminant par un peut-être prophétique enterrement. J'avoue aussi préférer ici le recours aux chants liturgiques beaucoup plus subtils qu'en face et les vocaux plus engagés du Pope Bart me touche plus. Bref, une proposition en effet "protestante" qui m'a nécessité plusieurs écoutes attentives. "Hospodi" comme "Panhida" méritent une chance, par-delà les prises de position grotesques qu'a impliqué le bien pathétique drama de l'année passée. Mais après tout, n'est-il point question d'un bien logique schisme ? Donc, j'assume mon très relatif iconoclasme et opterait ici plutôt pour l'amère potion du calice qu'offre ce surprenant "Hospodi".