Changement de logo, abandon des cheveux longs, le Thrash remisé au fin d’un placard et promotion du nouveau single chez Fun Radio. En 1996, énorme doute, presque malaise à l’écoute de ce "Until It Sleeps". J’adhère pas mais j’ose pas me le dire. Mon METALLICA à moi, c’est celui que j’ai découvert via le "Live Seattle 89" que mon cousin m’a partagé sur une VHS. Impossible que ce soit le même groupe. J’ai 15 ans à l’époque et mes idoles viennent de se gaufrer. Je peux pas l’admettre. Dans le bus qui m’emmène au lycée, deux gars parlent du nouveau single et l’un qui dit : Bon c’est du METALLICA, toujours pareil. L’autre, flanqué d’un T Shirt IMPALED NAZARENE hausse les épaules, exhale un soupir blasé : c’est de la merde, ils se sont vendus.
Moi, accroché à la barre qui m’empêche de me vautrer, je suis liquéfié. Je peux pas accepter qu’on touche à mes héros mais j’ai peur qu’ils aient raison.
L’album est sorti, je l’ai écouté et pendant des mois et des mois, je lui aurais collé un 2/5, guère plus. J’étais juste rassuré par leur prestation à Bercy qui m’avait largement réconcilié avec eux.
Et puis, j’ai vieilli, pris en couenne, en épaisseur, en cabosses comme en joies. Un peu comme eux certainement et j’y suis retourné à cet album. Je suis plus tout à fait le même type qu’avant et j’imagine que pour eux, c’est un peu pareil.
Au final, c’est pour moi un album de chansons. Je le considère pas autrement. Il y a du songwriting là dedans et j’aime bien me le repasser et le fredonner de temps en temps. Un album qui accompagne les longs trajets routiers.
3,5/5.