Tout le monde se rappelle l'extraordinaire controverse que suscita cet album lors de sa parution en 2003. Les commentaires les plus anciens reflètent bien le rejet phénoménal et viscéral dont il fit l'objet.
À cette époque, je n'écoutais plus METALLICA, le groupe ayant totalement cessé de m'intéresser après "Load". Ce n'est qu'en 2005 que j'ai fait l'acquisition de "St. Anger", mû par un sentiment sans doute assez similaire à cette curiosité malsaine qui pousse certains à s'arrêter pour observer les résultats d'un accident de la route...
À l'époque, et même si j'ai été rebuté, comme beaucoup, par la crudité du son de batterie, le plus ignoble ouï depuis le "Requiem" de BATHORY, et par la longueur déraisonnable de l’œuvre, je n'en ai pas moins été sensible à l'indéniable qualité de certains morceaux, notamment "Frantic" et le morceau-titre.
Puis je suis passé à autre chose...
Ces deux/trois dernières années, lorsque j'écoutais de la musique de façon aléatoire sur mon lecteur mp3, mon attention était systématiquement captée par l'intro d'un titre mystérieux que je ne parvenais pas à identifier. Il s'agissait du morceau introducteur du "The Unnamed Feeling E.P.", dont j'avais fait l'acquisition en 2005, alléché par les extraits du concert parisien.
Cela m'a incité à ressortir "St. Anger". J'apprécie de plus en plus cet album qui contient son lot de bons riffs, à défaut de solos. Le son de batterie ne me pose plus de problème, il est en adéquation avec le reste, avec cette démarche jusqu'au-boutiste, très Punk dans l'esprit. Ce genre de suicide commercial nous renvoie au fameux "Metal Machine Music" de Lou REED, avec qui le groupe enregistra plus tard le tout aussi controversé "Lulu". "Frantic" demeure le meilleur morceau d'ouverture du groupe depuis "Blackened". "St. Anger" est une grande chanson au refrain obsédant, "Some Kind Of Monster" s'avère monstrueux, lourd et obsédant. Le chant de James sur "Shoot Me Again" m'épate, on sent le gars qui a traversé et surmonté de rudes épreuves, vaincu ses démons intérieurs. "The Unnamed Feeling", autre excellent titre, ne vaut pas que pour son intro. Le reste de l'album, moins inspiré, suit en pilotage automatique mais contient son lot de bons moments.
Violent, iconoclaste, agressif, sans compromis, "St. Anger" a sans doute déstabilisé et mécontenté les gens qui ont découvert le groupe à l'époque de l'album « noir » ainsi que les fans de la période "Load". Pour moi, il s'agit de l'un des disques les plus rafraîchissants de ce grand groupe et je le mets presque sur le même plan que les classiques des années 80.
