"L'ost de nostre sainct Roy fist grant occision de Turs et de Sarrasins , et nostre bataille ferist moult cops dans l'ost du soudanc de Babiloine, et ledict ost en fust moult piteusement desconfist. Ains nul Turs ne Sarrasins ne fust si hardi d'approcher de l'ost le Roy. Adoncq le soudanc en fust moult ebahi et en avoit grant paour, pour ce que la ville de la Massoure pooit etre prinse."
Rien de tel que de l'ancien français pour exprimer la brutalité des croisades parfaitement retranscrite dans la musique de SARPANITUM, même si ceux-ci viennent de l'autre côté de la Manche. Les habitués de MITHRAS reconnaîtront immédiatement les roulements de toms et la double pédale supersonique de Leon Macey (vous savez, le type qui a un Pete Sandoval dans les jambes et un Trey Azagtoth dans les bras...), mais le groupe possède tout de même sa propre patte.
La musique est étonnement mélodique pour du Brutal Death, comme en témoigne l'introduction "Komenos" et surtout le monstrueux titre "By Virtuous Reclamation", qui donne une leçon d'epicness aux groupes de Power Metal allemands et italiens. Malheureusement, aucun autre morceau de l'album n'égale ce fulgurant démarrage. L'album aurait été gigantesque si tout le reste était du même tonneau. Je regrette aussi ce growl porcin vraiment quelconque et manquant de puissance.
Contrairement à la chronique, je trouve que les guitares sont plutôt sobres (on est loin de la débauche de technique d'un SPAWN OF POSESSION) et livrent des soli mélodiques plutôt réussis. J'apprécie beaucoup les deux interludes qui sont judicieusement placés pour aérer l'album, notamment le très mélodique et épique "Homeland". A noter aussi qu'on est loin d'un Brutal Death surproduit et ultra-compressé avec batterie en plastique.
La relève de MITHRAS n'est pas ici, et pour mériter la note maximale, il aurait fallu selon moi que tous les morceaux soient de la trempe d'un "By Virtuous Reclamation". Mais qu’on ne se méprenne pas, l’album est très solide.