ANTHRAX, ou la possibilité d'une île.... Ce groupe avait tout pour faire plus, plus que sa position de groupe de D2, qui est arrivé premier à un concours de circonstances et se retrouve parmi les grands sans bien comprendre comment. Et la cause de gâchis est Belladonna, chèvre sans coffre braillant et salopant consciencieusement chaque morceau. Cela pouvait parfois passer, sur un malentendu, tant que le groupe se la jouait insouciant, fun, avec ses bermudas à fleur et son esprit wtf. Avec "Persistence...", le groupe a voulu, à tort peut être, s'éloigner de cette position insouciante en devenant plus sombre, et là, la chèvre a donné la pleine mesure de sa chévritude et de l'impasse dans lequel ANTHRAX se trouvait.
Exit donc Belladonna, qui reviendra à la faveur de cette nauséabonde tendance à la nostalgie qui garantit une rente facile aux quinquas.
Avec "Sound Of White Noise", ANTHRAX a voulu continuer dans cette voie sérieuse, mais a aussi suivi le mouvement. A cette époque, tous les groupes de Thrash changeaient, parce que le "Black album", parce que le Death, parce que la limite du genre, soit donc en calmant le propos, la majorité, ou, plus risqué, en modernisant le propos. C'est le cas par exemple, de CORONER, KREATOR et donc ANTHRAX. Qui ne calme pas le propos, mais propose une version plus Heavy, plus Rock, de leur Mosh/Thrash. Avec succès. D'abord, parce qu'enfin, enfin, enfin, ils ont un chanteur, un vrai, spontané, ça la chèvre l'était, mais juste, puissant, versatile. Mais aussi, parce qu'ils n'avaient pas perdu la vista en termes de compositions avec une enfilade de titres puissants, variés, mélodiques souvent sans renier les racines Thrash et Hardcore du groupe, avec une première power-ballade réussie et des mid-tempos somptueux.
Ce sera un one-shot sous l'ère Bush, malheureusement, et la chèvre reviendra pour payer les fins de mois quand tout le monde sera à la recherche du temps perdu.