ANTHRAX est un groupe de Thrash Metal en constante évolution depuis déjà de nombreuses années, preuve que le groupe ne se contente pas de s'assoir sur les bases de son style d'origine, une qualité assez rare pour un groupe d'un genre qui se veut conservateur et parfois même anti-moderniste (cf SLAYER ou MEGADETH qui tournent en rond depuis maintenant plus d'une décennie, METALLICA qui prétend un retour aux sources après s'être vautré sur la tentative d'incursion dans le Nu Metal sur "St. Anger").
Ca fait du bien une bonne bouffée de modernisme et ces virages artistiques qui surprennent chez ANTHRAX, surtout depuis l'arrivée de John Bush. Ce gars là a de sacrées capacités vocales et un vrai talent qui permet d'exprimer une autre facette du groupe, qui assume davantage son penchant pour le Hardcore. Je ne comprends pas que Possopo (dans la kros-express) puisse dire que les mecs d'ANTHRAX se brûlent les ailes en voulant toucher au Hardcore. Bien au contraire, ils s'en donnent ! Pas une piste sans un groove qui balaie tout sur son passage, un son qui sonne plus dur et plus terrible que jamais, servi par une production exemplaire, que faut-il de plus pour se donner des ailes ? Les soli de Darell apportent vraiment une étincelle aux compos sur lesquelles il joue en tant qu'invité.
La plupart des titres sont des tueries dans leur domaine : "Fueled", "King Size", "Riding Shotgun", "Perpetual Motion", "In A Zone", "American Pompei", "Drop The Ball" et "Tester" envoient la sauce avec un feeling tout simplement énorme. Autant dire qu'avec autant de titres endiablés, l'album mise à fond sur l'efficacité. C'est chose réussite puisque sur onze titres, huit produisent leur petit effet. Les titres cités plus hauts sont réécoutables à l'infini tant ils sont fluides, agréables et accessibles. Ils donnent envie de sauter partout tant ils sont excitants. "Ramdom Acts Of Senseless Violence" est quand même pas mal, en tout cas, la pilule passe largement même si ce n'est pas le titre du siècle. "Nothing" m'a beaucoup plu au début, mais avec du recul, c'est un titre assez convenu qui manque vraiment d'identité (hic que l'on ne perçoit pas toujours lors des premières écoutes), défaut compensé par un groove dément et des riffs toujours bien trouvés, et puis Bush est remarquable. "Bare" est un final raté, je vois vraiment pas où le groupe a voulu aller avec ce morceau mou du genou et sans saveur... calmer les âmes sensibles qui auraient été brusquées a l'écoute des titres précédents peut-être? Simple déconnade entre potes pour se foutre de la gueule de la musique pop ? Bref, tout ce que je sais, c'est que ce titre fait plouff.
Bilan voilà : un album très réjouissant qu'est ce "Stomp 442", ANTHRAX est encore bourré d'inspiration, et il en fait la démonstration tout au long de ce bébé. Au piste par piste, nul doute que cet album mérite la note maximale. Cepandant, au vu de l'ensemble, on remarque tout de même que c'est tout le temps la même recette qui tourne en boucle, et en dehors des soli, le groupe sacrifie en grande partie la mélodie afin de privilégier le groove, évidement, mais c'est encore mieux quand on a les deux.
Un grand bravo a ce groupe de trasheurs qui est encore l'un des (trop ?) rares à me surprendre vraiment.
Note : 4/5 (j'aurais tellement voulu mettre 5, mais l'objectivité va souvent contre le coeur).
