Autant le dire d'entrée, je ne suis pas un grand fan de guitaristes. Je n'ai jamais accroché à tous les albums solo des Satriani, Vinnie Moore, Tony Mac Alpine, Michael Lee Firkins et moultes autres, sortis à la fin des 80s et début des 90s. Je ne remets nullement en cause leur qualité ou leur technique respective, le fait est qu'un album totalement instrumental arrive à me saouler et ce très rapidement! Alors, lorsqu'est sorti ce Sex & Religion de Steve Vai avec un chanteur, je m'étais laissé tenter.
Mais quand j'emploie le mot chanteur, je devrais plutôt dire un fou furieux au micro! Et la très grande force de cet album et sûrement de Steve Vai, mis à part son jeu, c'est d'avoir dénicher ce malade mental de Devin Townsend, d'une, et de deux d'avoir su se servir de cette folie tour à tour en l'exploitant ou la canalisant! Terry Bozzio et T M Stevens étaient déjà connus mais ce Devin Townsend, illustre inconnu pour ma part, est la grosse grosse révélation de cet album. Son chant s'adapte à tout, il sait tout faire. Hurler, éructer, et revenir dans la douceur et le feeling, le morceau "Down deep into the pain" en est l'illustration parfaite. Il chante magnifiquement sur les riffs de Steve Vai (Sex & Religion) et pose sa voix doucement, calmement en finesse, sur des morceaux plus en retenue (Still my bleeding heart). Et tout l'album est pour moi dans cet esprit, dans ce constat: une alchimie parfaite entre un musicien génial et une folie maîtrisée.
Pour la tournée, sur scène, Devin Townsend s'était présenté en camisole de force! Alors un grand grand merci à Steve Vai de l'avoir sorti de l'asile.