Après l'excellentissime éponyme, la bande masquée revient avec un deuxième opus, toujours en 1974. Entre 1974 et 1977, Kiss sort deux albums par an. Pas mal, non ? Et ce, même si quasiment tous leurs albums sont très courts (même les doubles lives pourraient tenir chacun sur un seul CD, ce qui hélas, n'est pas le cas à l'heure actuelle, vendus au prix d'un double, en tant que double CD, malgré une durée assez courte permettant de les foutre chacun sur un seul skeud, mais bon je m'égare). Leur premier album "Kiss" sort donc en février 1974, mais fait un bide. Pourtant le groupe commence déjà à faire parler de lui (leur look, leur attitude scénique : ces mecs donnent tout ce qu'ils ont). En août, ils entrent en studio au Village Recorded de Los Angeles avec les mêmes producteurs que pour le premier opus. "Hotter Than Hell" ("plus chaud que l'enfer")sort donc en octobre, et demeure être un bon disque. Mais encore une fois, le succès sera tout sauf au rendez-vous. Si Kiss commence vraiment à se faire un nom sur scène, ce deuxième album sera encore une fois un bide pour eux et leur maison de disques 'Casablanca Records'.
Pour moi, deux raisons expliquent cet échec commercial : d'abord la pochette qui est franchement hideuse, au recto comme au verso. On y voit les 4 Kiss en noir et blanc avec un encarté jaune indiquant leur nom également traduits en japonais. Des espèces de montagnes ou nuages chelous au milieu... Au verso, dans les coins du haut, des doigts avec du vernis vert pour représenter quelqu'un tenant la pochette. Et des photos ridicules des membres du groupe : Gene dans ses oeuvres crachant le feu, Paul Stanley avec une gonzesse ou deux, idem pour Peter Criss qui s'éclate avec une fille, et Ace tout seul comme un con. Dans tout ça, la pochette de ce "Hotter Than Hell" est un classique dans la catégorie "moins c'est sobre plus c'est moche".
Mais le plus gros reproche fait à l'album, c'est sa production. On ne peut pas faire comme si ce n'était pas grave ou important alors disons-le franchement : le son sur "Hotter Than Hell" est ultra pourri. On dirait que le disque a été enregistré dans une grotte humide et étroite. Le son est caverneux, ok c'est heavy, mais le mixage et la production sont vraiment foirés. C'est du black avant l'heure. Cette production empêche donc le plaisir d'être total à l'écoute de cet album. Et c'est dommage car la plupart des morceaux sont immenses : "Parasite" (que le son pourri fait paraître plus agressive), "Goin' Blind" est une ballade assez déstabilisante, datant de l'époque où Stanley et Simmons étaient dans Wicked Lester, et parlant d'un homme très âgé amoureux d'une fille apparemment mineure, "Hotter Than Hell", les festifs "Let Me Go Rock'n'Roll", "All the Way", ou encore un "Strange Ways" qui conclut encore l'album en beauté.
Si on excepte la production terrifiante de médiocrité que la remasterisation n'a pas amélioré ou si peu, on trouve quand mêmes de belles perles dans cet album, encore une fois très court. Le premier l'était déjà (35 minutes), celui-ci l'est encore plus (33 minutes pour à nouveau 10 titres). Et ce n'est même pas le plus court. Mais qu'importe, "Hotter Than Hell" reste un bon disque, avec une face A excellente, une face B beaucoup moins mais qui s'achève très bien.
3,5/5.