Peu d'albums ont le privilège d'être qualifié de chef d’œuvre. Pour ça, il faut que l'album soit excellent, atteigne un degré de perfection extrême et qu'il marque pour toujours. C'est le cas de "Mafia", des ritals de FLESHGOD APOCALYPSE.
Le Brutal Death est un mouvement où pullule des milliers de groupes qui rivalisent de brutalité et de hargne pure. De ce fait, trouver la perle rare est aussi difficile que d'écouter un album d'ONE DIRECTION sans buter sa mère. Avec "Mafia", FLESHGOD APOCALYPSE ne fait pas dans l'original, c'est sûr. Mais il réussit à ramener une vigueur perdue depuis bien longtemps au sein du mouvement. Le premier album, "Oracles", marquait déjà au fer rouge le Brutal Death. "Mafia" prolonge l'effort en amorçant "Agony", autre prodige des italiens. L'aspect symphonique n'est pas encore présent, mais on sent tout de même l'envie de conquérir ce nouveau terrain de jeu (la fin de "Abyssal").
FLESHGOD APOCALYPSE bénéficie de sérieux atouts dans ses bagages.
Primo, la production. C'est vrai quand dans le style, la production n'est pas souvent le point fort. Mais là, on assiste à un rendu quasiment parfait. Chaque instrument es parfaitement mis en valeur, en particulier les quelques arrangements qui parsèment les chansons ("Thru Our Scars", "Conspiracy Of Silence"). Un point qui apporte énormément à la musique.
Secundo, le niveau des musiciens. Bon là, on est sur le cul. En particulier pour les parties de batterie et les guitares. Francesco Paoli est sans doute un des meilleurs batteurs du Brutal Death, le bougre alterne des blast-beats superpuissants ("Thru Our Scars"), des roulements de double caisse qui massacrent la boîte crânienne et des accélérations meurtrières ("Conspiracy Of Silence"). Même en live, le bonhomme assure correctement malgré quelques pains.
Les soli dans le Brutal Death sont des orgasmes pour moi. Extrêmement rapide, ils apportent une touche bandante à la musique qui l'est déjà. Ceux de "Thru Our Scars" (apothéose), "Conspiracy Of Silence" et "Abyssal" sont des terribles plaisirs. Même chose pour les riffs, qui font violence comme pas possible ("Thru Our Scars"). On assiste à un véritable carnage.
La voix principal est en accord avec le Brutal Death : furieuse et grave avec quelque fois des growls qui arrachent tout. Mais le meilleur provient de Paolo Rossi, qui avec sa magnifique voix (un peu comme ICS VORTEX dans DIMMU BORGIR ou BORKNAGAR) illumine les compositions. C'est à la fois magique et tragique. L'apport de cette voix rend la musique encore plus intense.
La monotonie guette à chaque chanson dans n'importe quel style musical. Mais no problemo ici, les quatre compositions de FLESHGOD APOCALYPSE ne souffre pas de ça. "Conspiracy Of Silence", "Abyssal" et "Thru Our Scars" sont des bijoux inestimables ("Thru Our Scars" est d'ailleurs une des meilleures chansons du genre). La chanson éponyme qui conclut l'album est une agréable surprise : c'est un instrumental joué entièrement au piano. L'ambiance est assez glauque, on se croit dans un de ces vieux films d'épouvante des années 50. Original pour conclure un album d'une telle violence. Quand à la reprise de AT THE GATES, elle est aussi bonne que l'originale car l'interprétation est personnelle. Ce n'est pas un vulgaire copié/collé comme on n'en écoute bien souvent.
Avec "Mafia", FLESHGOD APOCALYPSE atomise tout ses concurrents. Cet EP est un chef d’œuvre du Metal extrême (tout comme les deux albums qui l'entourent d'ailleurs), on ne se lasse jamais de plonger dans l'univers où la violence gouverne en maître.
Chansons favorites : toutes, bien sûr.
