Hippodrome de Vincennes, septembre 1990, on se dit qu'on va se régaler en compagnie de WHITESNAKE et AEROSMITH, et que POISON ça peut le faire vu qu'"Unskinny Bop" entendu çà ou là a laissé une empreinte pas désagréable dans les têtes. Bon, on est en retard alors on loupe FAITH NO MORE... Fais ch..., mais on se rattrapera par la suite.
Quelques heures plus tard, on tire le bilan de la soirée:
- POISON, juste un groupe de poseurs, heureusement qu'ils ont un bon titre, sinon ça craint.
- WHITESNAKE en est devenu un, de groupe de poseurs justement, Steve Vai est vite saoulant à force de démonstration, Tommy Aldridge est un bourrin.
- AEROSMITH... Grandiose, rien à dire. La classe.
Et puis sont venus s'intercaler ceux qu'on n'avaient pas prévu, vu qu'on ne les connaissait pas: les QUIREBOYS.
Il manque un des guitaristes titulaires ce soir, un roadie assure à sa place sans qu'on y prête attention, le show est enthousiasmant, la bonne humeur des musiciens communicative. Le groupe balance une dizaine de titres presque tous issus de l'album dont un splendide "Wheeping Boy", un roboratif "Sex Party" et surtout un hymne fédérateur et jouissif, j'ai nommé "Hey You" qui emporte l'adhésion d'un public venu en nombre.
Évidemment l'achat de l'album coule de source, histoire de prolonger le plaisir pris ce soir là et on est pas déçu ; en plus des titres identifiés dès la première écoute on reconnaît "7 O' Clock" qui nous réveille d'entrée, "Misled" et "Long Time Comin'" ainsi que "Man On The Loose", comme quoi en deux écoutes maxi ces messieurs arrivent à nous mettre dans le crâne leurs petites chansons et cela pour un sacré bail, et que dire de "Sweet Mary Ann"...
"I Don't Love You Anymore" est une ballade que l'on découvre via l'album, vu qu'elle n'avait pas été interprétée sur scène. Rien est plus difficile que d'écrire une ballade réussie, trop souvent les artistes et particulièrement les Hardeux s'enfoncent dans le grotesque et ça en devient lourdingue, surtout lorsque c'est érigé en formule, ou alors c'est insipide car trop en retenue.
Sur leur premier album les QUIREBOYS évitent les deux écueils, "I Don't Love You Anymore" et "Whipping Boy" sont deux franches réussites.
On peut bien sûr arguer que les QUIREBOYS n'ont pas inventé l'eau chaude, vu qu'ils reprennent les affaires là où les FACES les avaient laissé, cela en durcissant quelque peu le ton... Pas faux, mais quand c'est aussi réussi, frais et enthousiasmant on ne peut que s'incliner, le plus dur étant de durer.
Aux dernières nouvelles les QUIREBOYS existent toujours malgré des changements incessants de personnel, mais force est de constater que l'exploit du premier album n'a pas été réédité, dommage...
On se console en remettant "A Bit Of What You Fancy" de temps à autre sur le métier et en se disant que ça n'a pris une ride surtout que c'est toujours sacrément entraînant!