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Triptykon
Requiem
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le 10 Avril 2021 par NORTHMATHR


Ce "Requiem" était une des plus grandes attentes du Roadburn 2019 pour ma part. Le résultat live n'en a malheureusement pas été très probant, faute à des problèmes techniques (notamment la basse de Vanja Šlajh qui a sauté rapidement, ne laissant place qu'aux claquements très pénibles des cordes) ainsi qu'à un jeu d'éclairage sur cette Main Stage 013 trop lumineux - compréhensible peut-être pour l'orchestre, mais qui élague toute possibilité d'une ambiance sépulcrale, ça faisait quand même très répèt' tout ça...

Ceci étant dit, sur disque ce "Requiem" rattrape complètement ces frustrations. Il est permis ici de se replonger adéquatement dans cette merveille. Nous connaissions "Rex Irae" et "Winter" (disponibles respectivement sur "Into The Pandemonium" et "Monotheist") et nous avions hâte de découvrir "Grave Eternal" qui constitue le cœur de la présente œuvre. Ces 32 minutes centrales sont d'une intensité qui exacerbent ce que CELTIC FROST avait de plus expérimental et novateur (notamment ses possibilités ouvertes avec "Into The Pandemonium").
"Rex Irae" est une introduction parfaite pour nous happer dans cet univers sombre (respectant les codes plus Metal du groupe), puis vient cette longue complainte funéraire centrale qu'est "Grave Eternal" portant merveilleusement bien son nom. Et enfin arrive "Winter", sonnant comme une oraison angélique qui nous ouvre à la nuit de la mort; un memento mori consommé avant la fin des fins.

Tom G. Warrior et Safa Heraghi sont ici parfaits, accompagnés par un TRIPTYKON exemplaires et un METROPOLE ORKEST officiant une sérénade funèbre en synergie parfaite avec l'ensemble.
CELTIC FROST est désormais achevé, "Requiem" est le point final, le climax d'une vie musicale tourmentée.

le 12 Décembre 2020 par MEGIDDO


Tout d'abord cet écrin, atypique comparé à ce que Tom G. Warrior a proposé depuis des années. Un ange écarlate dont on devine la silhouette sous cette tunique rouge sang et portant une lance dans sa main gauche. Tout le monde aura reconnu le Prince déchu.

Ce "Requiem" est dédié aux deux personnes décédées qui ont le plus marqué sa vie personnelle et artistique : tout d'abord Martin Eric Ain qui fut son frère de sang depuis son arrivée dans HELLHAMMER suivi de son implication dans la création de CELTIC FROST et qui tombera lourdement sur le sol froid d'une rue de Zurich le 21 octobre 2017, terrassé par une attaque cardiaque. Quant à Hans Ruedi Giger, il fut son père spirituel, lui le grand créateur de l'Art fantasmagorique du Bio-Mech si bien personnifié par la créature d'Alien. Culte. Tom était devenu son assistant, tout simplement. Une chute fatale dans l'escalier de sa demeure l'emportera le 12 Mai 2014. Tom G. Warrior sera à jamais affecté par ces deux pertes immenses.

Suite à son départ de CELTIC FROST le 9 avril 2008, le combo suisse mettra un terme à son existence de manière définitive cette fois-ci. La disparition du bassiste neuf années plus tard actera la Mort du groupe, aucune reformation possible n'étant envisageable si l'un des deux piliers-créateurs venait à manquer.

TRIPTYKON reprendra le flambeau là où CELTIC FROST l'avait laissé mais l'ombre noire de la Nature Morte plane toujours...

Une pièce maîtresse restait cependant à achever dans la vie de Mr Fischer pour clôturer et par là-même honorer d'une part le parcours commun de Tom et Martin et d'autre part remercier le soutien indéfectible de ce grand artiste suisse et ceci depuis le début de sa carrière. Il fallait donc parachever une œuvre conçue en trois actes depuis le départ et pour laquelle Warrior et Ain avaient évoqué la possibilité de collaborer une dernière fois pour rendre l'Œuvre complète quelque temps avant le décès du bassiste.

C'en est fait. L'idée d'une performance unique lors de festival hollandais de Roadburn à Tilburg rend la prestation encore plus touchante et d'une beauté rare, impossible à classer tant elle déborde de créativité et de style. Un concert à voir et à vivre. Le silence incroyablement respectueux de l'audience tout au long des trois actes est sidérant. Comme lors d'une cérémonie mortuaire.

Le dernier acte "Winter", cette pièce dramatique jouée par par un ensemble d'instruments à cordes à la fin de "Monotheist" achève l'ensemble dans une tristesse lourde et tenace. Magnifique hommage.

La performance de Safa Heraghi est d'une très grande justesse et apporte un souffle nouveau à "Rex Irae". le Metropole Orkest s'incorpore parfaitement dans un concept musical hors-norme sur "Grave Eternal", laissant Victor Santura démontrer sa capacité à jouer sur plusieurs registres parfois proche de David Gilmour. À noter aussi la place centrale et prépondérante des timbales et des cors français, instruments si chers à Tom G. Warrior depuis sa passion vouée à l'écrivain Robert Ervin Howard, créateur du personnage de Conan. "Innocence And Wrath".
Cette fidélité que Tom montre aux choix de sa vie passée force le respect tout comme sa sobriété pendant toute la prestation.

Un concert unique.













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