"Curse Of The Hidden Mirror" (que j'abrégerai par la suite par ses initiales) est un album singulier, complètement déconnecté du contexte du début des années 2000, ce qui n'est, à vrai dire, pas pour me déplaire. La pochette, très réussie, nous renvoie intelligemment au visuel passé du groupe. Mathieu Bollon et Aurélien Lemant l'ont analysée avec beaucoup de finesse dans leur passionnant ouvrage sur le groupe de Long Island intitulé « Blue Öyster Cult la carrière du mal » . L'impression de « déjà entendu » que déplore Dark Beagle, si elle est indéniable, ne contribue pas moins au charme de l'ensemble. Contrairement au (fort bon) disque précédent sur lequel j'espère avoir le temps de revenir un de ces jours, "COTHM" privilégie des ambiances plus contrastées évoquant le BÖC de la fin des années 70, caractérisé par un certain raffinement et un son conçu pour séduire les ondes FM. COTHM n'est en aucun cas un brûlot rentre-dedans et agressif et c'est ce qui me plaît dans cet album. Toutes les compositions sont intéressantes. "Showtime", "Here Comes That Feeling" et "Stone Of Love" génèrent une atmosphère empreinte de rêverie.
D'autres s'avèrent cependant plus marquantes. Le riff de "Dance On Stilts" accroche immédiatement l'auditeur qui ne peut qu'être séduit par la construction de cette chanson. On retrouve ici l'ambition et la musicalité qui caractérisaient "Golden Age Of Leather". Et c'est vrai qu'on n'avait pas l'habitude d'entendre D. Roeser interpréter seul le titre liminaire.
Parmi mes morceaux préférés, citons les excellents et classiques "The Old Gods Return", "One Step Ahead Of The Devil" et "Eye Of The Hurricane".
J'adore aussi les insidieux "I Just Like To Be Bad" et "Good To Feel Hungry".
Quant à "Pocket", le single, je le trouve très sympathique, avec son excellent riff et ses chœurs entêtants.
J'ai longtemps cru (pendant près de vingt ans) que "COTHM" serait le dernier disque du groupe et cela ajoutait à son charme. La sortie inattendue de l'excellent "The Symbol Remains" a heureusement démenti mes craintes.
3,5/4.