Avec KREATOR, l’ambition et la prudence ne sont pas incompatibles. C’est après cinq albums que le meilleur groupe Thrash européen se décide enfin d’aller conquérir d’autres territoires après avoir fourbi ses armes sur des opus qui ont participé à la légende de ce mouvement musical né dans les 80’s.
L’artwork des plus abscons nous avertit que l’on aura affaire à une œuvre inhabituelle. Dès les premières mesures les changements sautent aux oreilles. Le chant de Petrozza est un ton plus bas, parfois rauque, ce qui a tendance à uniformiser l’ambiance générale de “Renewal“. Des titres qui possèdent une structure plus linéaire et qui virevoltent moins dans tous les sens, ce qui n’est pas synonyme d’une baisse de qualité. KREATOR ne coupe pas totalement les ponts avec son style antérieur et l’identité musicale très forte de ce groupe est toujours bien présente tout au long de cet album. La violence a simplement fait place à une musique plus posée, les titres mid-tempo sont majoritaires, et le groupe a plus axé ses compositions sur des atmosphères tristes, déshumanisées et déprimantes. Une musique plus mécanique et qui visite le territoire de l’Indus.
KREATOR, groupe intelligent, a réussi son entrée dans les 90’s, décennie ô combien périlleuse pour tous les groupes des 80’s. Il devient, avec cet album différent, un groupe important artistiquement parlant ce que confirmeront les disques suivants. Un groupe dont je ne me lasse pas et aujourd’hui encore j’attends toujours ses créations avec jubilation et impatience.
Titre qui secoue le service trois-pièces : “Renewal“.
