Années 80 obligent, il fallait bien qu'ACCEPT, à l'instar de SAXON ou d'autres groupes de Heavy Metal ayant officiés dans cette veine, aseptise son propos et réponde amoureusement aux sirènes du Hard US/FM qui sonnaient en boucle dans le paysage musical de l'époque.
Sauf que contrairement à pas mal de leurs confrères, les allemands proposent avec ce "Eat The Heat", un album intéressant voire très bon par moment.
Je n'ai jamais eu de problème avec le Hard US/FM, bien au contraire. Même si ce n'est pas mon genre de prédilection, je lui trouve des qualités intrinsèques purement jouissive, en particulier au niveau des refrains popisants, des riffs "mainstream" (à défaut d'un autre mot) et de cette ambiance plus joyeuse, festive.
Bon après, il faut dire que l'arrivée du jeune David Reece, en remplacement d'un Udo parti former un groupe solo, colle parfaitement à la musique des teutons. Des titres comme "Love Sensation", "Chain Reaction" et surtout "Prisoner" (totalement jouissif dans le genre) sont de belles réussites, distillant cette atmosphère so 80's qui pouvaient passer sans problème sur les ondes radiophoniques de l'époque. La voix de Reece, plus aigu que son prédécesseur s'avère être un choix gagnant tout au long de l'album.
ACCEPT n'oublie pas ses anciens fans, proposant trois titres purement Heavy. "X-T-C" ouvrant le disque est une pépite Hard, menée tambour battant par un Wolf Hoffmann en grande pompe, tandis que "Generation Clash" s'avère le single ultime de l'album avec sa basse vrombissante et son tempo soutenu, idéal pour headbanguer comme un fou furieux. Quant à "D-Train", elle renoue avec un Heavy Metal agressif, rapide qui propose un refrain communicatif ("kiss the d-traaaaaaaaain").
On retrouve malheureusement quelques titres anecdotiques, dont l'interminable balade "Mistreated" (un passage obligé pour ce genre d'album, faut croire) et l'ennnuyant "Break The Ice". Mais globalement, "Eat The Heat", à défaut d'être un opus essentiel, est à écouter pour se faire une idée d'un ACCEPT qui essaye de répondre favorablement aux sirènes d'un genre qui s'éteindra quelques années plus tard (peut-être pas un mal, en soit).