"The Destroyers Of All" m'avait bien fait décoller. "Vermis" n'était qu'un gloubi-boulga hermétique insupportable pour mes oreilles, tandis que "Shrines Of Paralysis" m'était complètement passé au-dessus.
Ici par contre, je retrouve avec plaisir le souffle charbonneux, l'épaisseur magmatique, la puissance atmosphérique et la lisibilité mélodique qui m'avaient tant botté sur le cru 2011.
Le riffing me parle à nouveau car il s'impose naturellement, même si on reste dans un trip alambiqué assez cérébral, et surtout, l'ambiance générale est juste incroyable : abyssale, tellurique, inexorable, épique, insalubre, aliénante, voire même tragique... Oui, tout ça à la fois et bien plus encore.
Ce disque se vit comme une transe noire aux allures de voyage intérieur. La laideur du beau, la beauté de la laideur ; un mastodonte malfaisant échappé des entrailles du monde d'en bas et pourfendeur d'espoir, cette vertu d'esclaves comme disait Cioran... Trippant donc addictif et totalement indispensable.